Protection solaire bio : La sécurité au soleil avec des produits certifiés
De la traçabilité des ingrédients à la conformité des emballages, Bureau Veritas assure chaque année son rôle de certificateur auprès de plusieurs fabricants de protections solaires bio. Une mission essentielle qui permet au consommateur de s’y retrouver parmi la multitude de références sur le marché. Explications.
Chaque année à l’approche de l’été, le même dilemme se présente aux consommateurs, confrontés à une offre pléthorique de crèmes solaires : quelle protection choisir face aux agressions du soleil ? Certains privilégient les produits bio pour leurs formules à base de produits d’origine naturelle. Encore faut-il distinguer les différentes certifications... « Il n’est pas toujours évident de se repérer dans la jungle des logos et des labels, reconnaît Aurore Amiable, directrice R&D des Laboratoires Jérodia, qui produit les gammes solaires bio Phyt’s et Gamarde. Pour les guider, la signature « COSMOS » ou le logo « COSMEBIO », constituent un vrai gage de qualité ».
COSMOS, pour « COSMetic Organic Standard », c’est le référentiel européen qui harmonise les garanties de cosmétiques bio, géré par l’association internationale indépendante à but non lucratif COSMOS-standard AISBL. Il repose sur quatre grands principes :
- Promouvoir l'utilisation d'ingrédients issus de l'agriculture biologique et respecter la biodiversité ;
- Utiliser les ressources naturelles de manière responsable et en respectant l'environnement ;
- Utiliser des procédés de transformation et de fabrication propres et respectueux de la santé humaine et de l'environnement ;
- Intégrer et développer le concept de chimie verte.
« Tous les produits labellisés COSMOS contiennent des matières premières certifiées conformes et des formules vérifiées, détaille Zoé Coutard, chargée de mission Cosmétique chez Bureau Veritas. Par exemple, pour obtenir la certification « Cosmos Organic », un produit cosmétique non-rincé doit contenir :
- Au minimum 20 % d’ingrédients d’origine biologique dans la formule totale ;
- Aucune substance pétrochimique ou silicone ;
- 95 % des végétaux présents d’origine biologique. »
Les critères COSMOS régissent également le stockage, avec la vérification de la propreté et de l’hygiène sur les sites de production, ou encore l’étiquetage des produits, qui doit apporter toutes les informations nécessaires aux consommateurs sans aucune allégation trompeuse.
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La certification est délivrée par des organismes agréés et indépendants, dont Bureau Veritas. « Sur nos sites de production, deux audits par an sont menés, avec la responsable Hygiène Qualité Sécurité Environnement et la responsable des Affaires Réglementaires, confirme Aurore Amiable des Laboratoires Jerodia, client de Bureau Veritas depuis 15 ans. Ces audits ont pour but de vérifier la traçabilité des matières premières biologiques, la conformité des formules et étiquetages aux validations délivrées par l’organisme certificateur, de s’assurer que le nettoyage est effectué avec des produits autorisés et de contrôler que les matières bio sont conservées à part des matières dites conventionnelles ».
Le référentiel Cosmos évolue dans le temps et s’adapte aux études et aux nouvelles connaissances sur l'innocuité - ou non - de certains composants. C’est le cas avec les nanomatériaux, souvent utilisés pour éviter l’effet « trace blanche » sur la peau. Les scientifiques disposent de peu de recul sur la capacité de certaines de ces substances à traverser ou non l’épiderme… Par précaution, leur utilisation vient donc d’être restreinte dans la version 4 du référentiel, publiée en mars 2024. Il est à noter que le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc sous forme nano et utilisés comme filtre UV sont autorisés dans le référentiel COSMOS mais uniquement dans les produits solaires.
« Cette version comporte d’autres évolutions, conclut Zoé Coutard. Notamment, les emballages sont désormais soumis à des critères de conformité. Pour aller encore plus loin dans la démarche, le fabricant doit indiquer par exemple si le flacon en plastique est issu de matière recyclée, ou encore s’il s’agit d’un emballage destiné à être rechargé ».
Comment bien choisir sa crème solaire ?
La signature « COSMOS » ou le logo « COSMEBIO » figure sur l’emballage d’un produit ? D’autres facteurs restent à vérifier pour être certain d’acheter la meilleure protection solaire pour votre peau. Explications avec Zoé Coutard, experte cosmétique chez Bureau Veritas.
1/ Regardez attentivement la liste des ingrédients
« Une liste courte d’ingrédients doit rassurer le consommateur », résume Zoé Coutard. Avec par exemple la présence de cire d’abeille, d’alcools gras, d’eaux florales ou d’huiles végétales, utilisés dans de nombreux cosmétiques bio. « À partir du moment où il y a un astérisque ou un signe après le nom de l’ingrédient, en plus de la mention “issu de l’agriculture biologique” cela signifie qu’il provient d’une fabrication raisonnée et d’un process validé par un organisme de vérification indépendant ».
À noter : La présence de certains ingrédients décriés est à vérifier. C’est le cas de l’octocrylène, une molécule organique suspectée d’être un perturbateur endocrinien, que l’on peut retrouver dans certains produits solaires conventionnels. « Cette molécule est absente des crèmes bio certifiées car elle ne fait pas partie du référentiel Cosmos ».
2/ Adaptez votre protection solaire à vos besoins
Les critères qui font une bonne crème solaire dépendent des attentes de chaque consommateur. Pour la plage, il est nécessaire de privilégier un SPF (Sun Protection Factor) élevé. Un facteur également important s’il s’agit d’acheter une protection solaire quotidienne pour le visage. Le consommateur choisit aussi selon son type de peau ou ses préférences de texture. Seule certitude : « Une bonne crème solaire n’est pas forcément une crème qui coûte cher, affirme Zoé Coutard. Le prix varie selon les ingrédients contenus dans la formule, et peut être induit par des brevets déposés sur les filtres utilisés ».
À noter : Le SPF n’est pas vérifié dans le cadre du référentiel Cosmos.
3/ Renouvelez votre tube de crème solaire chaque année
Produits fragiles, les crèmes solaires subissent des dégradations dans le temps. « Elles sont d’ailleurs protégées par plusieurs couches d’emballage qui les préservent de la chaleur et de la lumière pour une utilisation sans risque pour la peau », précise Zoé Coutard. Il est néanmoins recommandé de respecter la Période Après Ouverture (ou PAO) mentionnée sur le produit, voire de racheter un nouveau tube à chaque début de saison estivale.
Les consommateurs ont aussi tendance à utiliser moins de protection solaire qu’ils ne le devraient. « Il faut une couche épaisse de crème sur la peau pour apporter une bonne protection, rappelle Zoé Coutard. L’application doit aussi être renouvelée régulièrement, au minimum toutes les heures et après avoir transpiré ou s’être baigné ». En suivant ces recommandations, pas de gâchis : votre tube de crème solaire devrait être terminé à la fin de l’été.
Pour rappel : la meilleure protection reste de ne pas s’exposer, ou de manière modérée et en évitant les heures chaudes. De préférence, il faut également porter des vêtements et un chapeau ou une casquette. Enfin, la peau des bébés et des enfants en bas âge doit être bien protégée.