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Le palais de l'impératrice à Biarritz

PALAIS D'EXCEPTION 

3 juil. 2019

L’Hôtel du Palais, ancienne résidence impériale, connaît des travaux d’envergure depuis la fin 2017. La rénovation de fond en comble de ce palace qui fait la renommée de Biarritz doit lui permettre d’accueillir en ses murs le G7 fin août 2019. Le #MagBV revient sur la métamorphose de ce Palais d’exception !

Du 24 au 26 août 2019, le G7, grand sommet diplomatique annuel regroupant les représentants des pays les plus puissants du monde, se tiendra à Biarritz (Pays Basque). 

Les participants auront la chance de se rencontrer dans un cadre privilégié, qui n’est autre que l’Hôtel du Palais. Situé face à la mer, il s’agit du seul établissement 5 étoiles labélisé « palace » de la façade Atlantique.  Le bâtiment est habitué aux fastes et aux grandes réceptions puisqu’il s’agit d’une ancienne résidence impériale construite en 1855 par Napoléon III pour sa femme Eugénie. 

Mais aujourd’hui, l’hôtel fait face à une course contre la montre pour être rénové et opérationnel d’ici le mois de juillet. Chambres, parties communes, toitures et extérieurs doivent être restaurés, pour réparer les outrages du temps tout en procédant à une remise à niveau digne de son standing. 

Les contraintes sont nombreuses. « Une des particularités de l’hôtel est qu’il s’agit d’un des ouvrages les plus avancés sur le front de mer. Ce qui expose les façades à l’air marin et aux embruns. Cela nécessite des bétons spéciaux ou des aciers très résistants par rapport à la corrosion » dévoile Bruno Somet, directeur du développement et des grands projets pour la région Nouvelle Aquitaine chez Bureau Veritas. L’entreprise intervient pour les missions de contrôle technique (solidité, sécurité, accessibilité) de la conception jusqu’à la livraison, en passant par la vérification sur site. « Le plus grand défi est de répondre très vite aux demandes, de valider les documents de chantier, car nous n’avons pas de marge en termes de calendrier. Et il faut constamment être sur le site, car derrière chaque cloison, chaque élément à changer, il peut y avoir des bonnes… ou des mauvaises surprises » ajoute-t-il. Des planchers complètement mangés par la corrosion liée à l’air marin ont été découverts malgré de nombreux diagnostics, ainsi que des planchers creux remplis de mâchefer, c’est-à-dire de résidus de la combustion du charbon ou de déchets.

Un bâtiment et des décors classés

La rénovation est d’ampleur, et a démarré en novembre 2017, avec une réouverture de l’hôtel de juin à octobre 2018, pour la période estivale. Le reste du temps, l’Hôtel du Palais est fermé au public, pour être livré aux ouvriers et artisans qui sont en permanence plus de 300 à travailler d’arrache-pied. De 147 clés (un terme utilisé dans l’hôtellerie, car les suites donnent accès à plusieurs chambres), le palace va passer à 137 clés à la fin des travaux, pour monter en gamme en termes de prestations. L’acoustique va être améliorée, et de la domotique ajoutée. Par exemple, le client qui se lève au milieu de la nuit n’aura pas besoin d’actionner l’éclairage : des capteurs au sol détecteront sa présence, et effectueront la manœuvre. D’autres remaniements plus importants sont en cours, puisque l’entrée principale des lieux va être déplacée, de la façade sud vers la façade ouest, pour retrouver la configuration d’origine. En termes de décoration, la remise au goût du jour se fera tout en conservant le style Empire.
"Visuellement, il n’y aura pas de modification sur la façade. Mais il y a eu un énorme travail de restauration des bétons et des menuiseries, qui sont désormais toutes en bois » souligne Bruno Somet. Le budget total est la hauteur des ambitions, puisque qu’il est de l’ordre de 65 millions d’euros. La dernière rénovation d’ampleur datait des années 1990, rendant les travaux plus que nécessaires entre les fuites d’eau, les infiltrations et les peintures qui s’écaillaient. Le tout en conservant l’état d’esprit du lieu, dont les façades et toitures sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques.  Le décor de l’Horloge de la cour d’Honneur fait lui partie des objets classés. L’hôtel présente d’autres éléments remarquables, voire surprenants, hérités eux aussi de l’histoire. On trouve ainsi trois bunkers installés au sous-sol, dont l’un fait office… de cave à vin. 

Pour mener à bien cette transformation, de nombreux corps de métiers différents sont mobilisés. Au total, 260 compagnons  accompagnés de 50 encadrants s’affairent sur le chantier, la palette de compétences allant des compagnons charpentiers et zingueurs pour les extérieurs jusqu’aux staffeurs, en charge de la pose des éléments de décoration comme les corniches ornementales et les plafonds dans les chambres. La supervision s’effectue sous le regard d’une architecte du patrimoine de Bayonne (Isabelle Joly), et une équipe de maîtrise d’œuvre dédiée (Atelier Cos) habituée à travailler sur les palaces. « Nous devons répondre aux exigences des clients et nous montrer à la hauteur de nos concurrents tout en gardant l’esprit si particulier de cet hôtel qui a traversé le temps » expliquait dans les colonnes du journal Le Parisien Guy Lafite, premier adjoint au maire et président de la société d’économie mixte qui a en charge la gestion de l’hôtel. A la différence de nombreux établissement, l’Hôtel du Palais est détenu par la ville de Biarritz elle-même, via une société d’économie mixte aux commandes pour les murs et le fonds de commerce. Après les travaux, l’exploitation de l’hôtel sera confiée au groupe américain Hyatt Hotels Corporation.

Derniers réglages avant ouverture

Depuis quelques jours, l’immense bâche de protection blanche qui entoure l’hôtel commence à être retirée, laissant apparaître une partie des extérieurs. Les prochains clients seront les habituels hôtes qui arriveront dès le 1er juillet suivis ensuite des hôtes de prestige du G7, qui pourront bénéficier de 45 chambres et suites remises à neuf (les autres seront utilisables, mais font partie de la dernière tranche de travaux prévue sur la période octobre 2019-juin 2020). Ces invités de marque seront privilégiés à plus d’un titre, puisqu’on estime que 15 000 personnes environ sont attendues à Biarritz pour le G7. 

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