À Brest, un Conservatoire botanique éco-responsable
Atteindre la neutralité carbone des bâtiments d’ici à 2050 ? Pour réaliser cet objectif ambitieux, les donneurs d’ordre multiplient les initiatives. Ils peuvent compter sur l’aide des experts de Bureau Veritas pour réduire leur empreinte carbone. Exemple à Brest avec le Conservatoire botanique, un ensemble vertueux d’un point de vue environnemental.
Pour son nouveau Conservatoire botanique, la métropole de Brest a pris le parti de l’écoresponsabilité. Toits végétalisés et murs en paille se sont imposés dans le projet. « Une évidence, pour Laure-Anne Le Marec, en charge de la conduite d’opération à la collectivité. Laboratoires, bureaux, salles de réunions… Ces 3 bâtiments accueillent les botanistes qui travaillent particulièrement sur la flore de Bretagne, de Normandie et des Pays de la Loire, mais aussi la flore océanique, notamment les espèces de l’Île Maurice et des Canaries. Un centre de documentation et des espaces pédagogiques complètent l’ensemble. Opter pour des murs en paille fait sens avec ces activités. »
Cette isolation en paille aura été le principal défi du projet. 100 % naturel, ce matériau nécessite des vérifications accrues. « Quelles seront les performances structurelles, thermiques, acoustiques du nouveau bâti ? Quelle sera sa résistance au feu ? Comment se comportera-t-il dans 10 ans ? Il s’agit de questions de sécurité, d’efficacité mais aussi d’assurabilité du bâtiment » pour Laurent Merlière, directeur régional Ouest de Bureau Veritas Construction. Parmi les difficultés : peu de référentiels existent aujourd’hui sur ces aspects. La métropole de Brest a fait appel à une assistance maîtrise d’ouvrage spécialisée dans la paille pour l’accompagner dans la conception et la réalisation. Puis les équipes de Bureau Veritas ont pris le relai pour évaluer la pertinence de ces matériaux bio-sourcés. « Nous sommes en mesure de réaliser les contrôles techniques de ces bâtiments grâce aux compétences de nos équipes. Pour la paille par exemple, nos études portent sur sa pérennité, sa résistance à l’humidité, son comportement en cas d’incendie. Nous vérifions que ses caractéristiques sont bien conformes à la réglementation en vigueur. Un exercice de haute couture, différent pour chaque projet ».
Un enjeu sociétal
Autre exemple avec le toit végétalisé dont est doté le nouveau conservatoire. L’une des principales précautions aura été de définir la bonne inclinaison : assez pour permettre l’écoulement de l’eau (l’irrigation étant assurée par l’eau de pluie récupérée), mais pas trop pour éviter que les plantes ne tombent... « Il s’agit d’un projet pilote pour la métropole, se félicite Laure-Anne Le Marec. Avec la réussite du bâtiment, les élus ont relevé d’un cran le niveau d’exigence pour impulser un plus vaste mouvement et donner l’exemple. »
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Car le sujet préoccupe les citoyens. « Les ouvrages en bois et matériaux bio-sourcés participent à la stratégie de transformation des villes, confirme Jacques Matillon, président-directeur général de Bureau Veritas Construction. Une vraie attente des habitants qui démontre l’intérêt de ces démarches RSE, avec l’emploi de matériaux renouvelables ou bas carbone. ».
Des innovations indispensables pour atteindre les objectifs fixés : les émissions directes de CO2 des bâtiments doivent être réduites de moitié d'ici 2030 pour parvenir à un parc immobilier sans carbone d'ici 2050, espère l’ONU. « C’est dire si le secteur du bâtiment et de la construction est en pleine mutation pour repenser ses approches et transformer ses pratiques, poursuit Jacques Matillon. Le défi est de taille : il faut être en phase avec le changement sociotechnique en cours pour un progrès plus responsable. Bureau Veritas accompagne ce mouvement pour imaginer des villes résilientes, inclusives et durables, avec un regard pluridisciplinaire ».
Une telle construction constitue un défi pour l’équipe de Bureau Veritas Construction qui inscrit au cœur de la Ligne verte Bureau Veritas, un ensemble de solutions imaginées pour améliorer les performances des bâtiments en matière de développement durable. « Notre métier est en pleine évolution vers un cadre environnemental plus vertueux » conclut Laurent Merlière. « Notre rôle ? Être force de proposition, accompagner les nouveaux modes de construction et anticiper les futures réglementations ».
Président-directeur général
Bureau Veritas Construction
C’est dire si le secteur du bâtiment et de la construction est en pleine mutation pour repenser ses approches et transformer ses pratiques [...] Le défi est de taille : il faut être en phase avec le changement sociotechnique en cours pour un progrès plus responsable. Bureau Veritas accompagne ce mouvement pour imaginer des villes résilientes, inclusives et durables, avec un regard pluridisciplinaire
Le défi du réemploi
Parmi la masse de déchets et gravats issue de la déconstruction et de la démolition, seulement 1% est aujourd’hui réemployé… alors que 10% des matériaux pourraient l’être ! Le réemploi constitue donc un enjeu de taille pour toutes les constructions où Bureau Veritas intervient.
Malgré l’engouement pour les questions environnementales, il n’est pas si simple pour un maître d’ouvrage ou un futur occupant d’envisager que son futur bâtiment flambant neuf soit équipé d’une moquette ou d’un sanitaire issu du réemploi… « Comme pour les fruits et légumes parfaitement consommables mais qui ne respectent pas les standards visuels, le réemploi peut créer un problème psychologique ou esthétique, estime Vincent Le Roy, chargé d'affaires Contrôle Construction à Brest. Mais si le matériau remplit bien certaines exigences, il est parfaitement envisageable de le réutiliser. »
Pour faire bouger les lignes sur ces questions, Bureau Veritas contribue au Booster du réemploi, initiative qui rassemble 37 maîtres d’ouvrage autour d’un objectif : réaliser 500 projets incluant du réemploi d’ici 2024. « La transformation du marché passe par 3 enjeux, selon Camille Bertin, responsable du Booster du Réemploi pour A4mt. D’abord, faire comprendre que cette démarche ne pourra s’imposer que collectivement, à l’échelle de toute la filière. Ensuite, qu’elle nécessite de s’impliquer sur le temps long. Enfin, que l’apprentissage doit se faire grâce à des projets concrets. »
Le Conservatoire botanique éco-responsable de Brest achevé.