
Agriculture bio : le « local », argument de plus en plus convaincant
Pourquoi se convertir au bio ? Pour protéger l’environnement et la santé répondent les producteurs, qui mettent en avant l’essor des circuits courts. Le MagBV revient sur les conclusions du baromètre Bio by BV, une enquête menée auprès de 1 000 producteurs chaque année. Explications.
La crise sanitaire consécutive à la propagation du coronavirus a renforcé une tendance de fond observée depuis plusieurs années : les Français consomment de plus en plus de produits Bio1. Cette tendance fait suite à une forte croissance de ce secteur observée avant la crise : avec près de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (plus 1,3 milliard d’euros en un an2), le marché français des produits bio se hisse à la hauteur de son homologue allemand, leader européen.
Dans ce contexte, Bureau Veritas France donne la parole aux producteurs « bio » et a interrogé ses clients certifiés3 pour connaître leurs motivations et leurs attentes.
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Cette enquête permet de conforter les tendances déjà observées en 2019 mais avec des avis plus tranchés : en effet, la protection de l’environnement et la préservation de la santé arrivent très largement en tête des motivations. Ainsi, à la question « qu’est-ce qui motive votre démarche en agriculture biologique ? », près d’un tiers des agriculteurs interrogés répondent « la protection de l’environnement », soit deux points de plus qu’en 2019, 23 % mettent en avant la préservation de la santé (un point de plus) et 15 % le partage des valeurs du Bio, un niveau comparable à celui de 2019.
Ces réponses arrivent loin devant le changement de modèle de rémunération, la qualité gustative ou la volonté de répondre à une demande des clients.
Autre changement significatif dans cette édition, l’importance de la production « locale ». Interrogés sur les types de certification qui vont devenir incontournables dans les années à venir, 27 % des agriculteurs pensent à la production « locale », alors qu’en 2019, la majorité penchait en faveur du respect de l’environnement. Une bonne nouvelle, puisque les attentes des consommateurs sont ici alignées avec celles des professionnels. En effet, s’il y a une tendance qui semble clairement sortir renforcée de la crise, c’est bien la volonté des consommateurs « d’acheter des produits locaux aussi souvent que possible », estime FranceAgriMer dans une récente étude4. Les consommateurs plébiscitent les circuits courts car ils y voient un double bénéfice : la réduction de l’empreinte carbone et une consommation plus saine.
Cette tendance a un impact sur l’évolution des circuits de consommation et les agriculteurs bio sont une grande majorité (56 %) à tabler sur l’essor de la vente directe, soit 13 points de plus qu’en 2019.
Enfin, comme l’année dernière, la majorité des agriculteurs interrogés (53%) affirment que pour redonner confiance aux consommateurs il est essentiel de communiquer sur le mode de production.
Concernant les freins au développement du bio, 29 % des sondés mettent en avant la concurrence internationale. Cette année, le système d’aide semble être un moindre problème comparé à 2019 (27 % en 2019 contre seulement 19 % en 2020). C’est désormais le coût de production qui est vécu comme un frein au développement pour 21% des agriculteurs bio interrogés.
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1. Ils sont en croissance soutenue dès le début de la crise (+22% de croissance de CA d’après Kantar WP entre mi-février et mi-avril, puis +17% jusqu’à mi-mai. Plus d’informations voir L’étude de FranceAgriMer : « L’impact de la crise de la COVID-19 sur la consommation alimentaire en France : parenthèse, accélérateur ou élément de rupture de tendances ? » 2020.
2. Agence Bio, chiffres de 2019 étude publiée en juillet 2020.
3. Étude réalisée en novembre 2020 auprès de 1 000 producteurs bio en France
4. FranceAgriMer : « L’impact de la crise de la COVID-19 sur la consommation alimentaire en France : parenthèse, accélérateur ou élément de rupture de tendances ? » 2020.
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