« Produire bio » : l’accompagnement Bureau Veritas
Décrocher le label « Agriculture biologique » demande aux producteurs et aux industriels de l’agroalimentaire de respecter de nombreuses exigences. Bureau Veritas fait partie des organismes habilités pour contrôler les pratiques et donner ainsi aux consommateurs plus de sérénité sur ce qu’ils ont dans leur assiette. Explications.
De la fourche à la fourchette. C’est ainsi qu’Arthur Sillan, responsable d’affaires chez Bureau Veritas, résume l’action de l’entreprise en matière d’agriculture biologique. Audits documentaires, inspections des exploitations et des usines, prélèvements et analyses, risques de contamination… On peut dire que la chaine est contrôlée de bout en bout. « Chaque année, nous sommes nous-mêmes soumis à un double audit :
- l’un du COFRAC, dont dépend notre accréditation, qui assure notre impartialité et notre compétence dans la réalisation des contrôles ;
- l’autre de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité rattaché au ministère de l’Agriculture), dont dépend notre agrément qui assure notre capacité à maîtriser le cahier des charges Bio.
Nos pratiques et méthodes sont auditées : seules la rigueur et la conformité de nos actions nous permettent donc ensuite de délivrer les attestations ».
Responsable d’affaires
Bureau Veritas Certification
Nos pratiques et méthodes sont auditées : seules la rigueur et la conformité de nos actions nous permettent donc ensuite de délivrer les attestations
Le label « Agriculture biologique » en bref
L’agriculture biologique est définie par un règlement européen (RUE n°2018-848) transposé dans le droit de chacun des états membres de l’Union européenne. Des critères stricts s’appliquent, notamment :
- L'interdiction de pesticides, herbicides et engrais de synthèse et interdiction d’utilisation d‘herbicide ;
- L'interdiction de la culture hors sol ;
- L'interdiction des OGM ;
- Le respect du bien-être et du comportement animal et l'alimentation bio des animaux ;
- pour les produits transformés, une proportion d'au moins 95 % des ingrédients agricoles issus de l’agriculture biologique, les autres ingrédients devant faire partie de du règlement européen.
Seuls quelques organismes, dont Bureau Veritas, sont habilités à délivrer le label « Agriculture biologique ». Un sésame indispensable à apposer sur les emballages, un gage de confiance pour les consommateurs.
Au moins une fois par an, les auditeurs se rendent dans les exploitations, pour des visites d’environ ½ journée afin de passer en revue les pratiques des exploitations. Le contrôle se déroule en deux temps : un contrôle documentaire et un contrôle terrain.
Contrôle documentaire
L’exploitant agricole qui prétend au label est dans l’obligation de consigner l’ensemble de ses actions, comme le détail des pratiques culturales (cahier de culture) : type d’intervention (exemple fertilisation), date, nature (exemple du fumier), quantité (en tonnage pour cet exemple), etc. Il en va de même pour le cahier d’élevage qui renseigne la nourriture donnée aux animaux, le suivi du pâturage, etc.
La documentation contient aussi toutes les informations sur les parcelles, les superficies, les récoltes mais aussi les sites de stockage. « Il est important que le contrôleur ait une vision globale de l’exploitation et des pratiques pour s’assurer du respect de la réglementation à tous les niveaux, souligne Arthur Sillan. Nous étudions aussi les documents comptables, les étiquettes, les garanties d’origine biologique ou de conformité en agriculture biologique des produits utilisés… »
Les contrôles par sondage, tous les 2 ans, qui peuvent être inopinés, complètent les visites annuelles chez les producteurs et permettent d’approfondir certains points, dans une logique d’amélioration des pratiques. Selon une analyse de risque, des contrôles supplémentaires plus fréquents peuvent aussi être programmés.
Dans le cas de l’industrie de transformation, les contrôles sont plus longs, en raison de procédés plus complexes à auditer. Les experts contrôlent tous les ingrédients contenus et vérifient leur origine à l’aide des factures, des bons de livraison et des numéros de lots. Les fournisseurs doivent eux-mêmes disposer du label « Agriculture bio » pour que le produit final puisse prétendre à la certification. « Nous remontons ainsi toute la chaîne de valeur, qui exige une traçabilité lot par lot, détaille Martine Catheline, responsable d’affaires Bureau Veritas Certification. En cas de doute, nous poussons les investigations : les non-conformités peuvent mener au déclassement du produit. »
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Inspection visuelle
Le contrôle visuel des parcelles de l’exploitation permet de confronter l’analyse documentaire à la situation réelle, et de s’assurer par exemple que les règles en matière de stockage sont bien respectées. Dans les élevages, les experts vérifient que les consignes en matière de bien-être animal, comme la superficie pour chacun d’eux ou l’accès à un pâturage, sont bien appliquées. « Nous inspectons aussi les parcelles : par exemple nous pouvons chercher des traces caractéristiques de brûlure, signes d’une destruction chimique prohibée, précise Arthur Sillan. Nous pouvons dans ce cas procéder à un prélèvement de plante ou de sol. »
Prélèvements obligatoires
Chaque organisme a l’obligation de réaliser tous les ans des prélèvements chez 5 % des professionnels audités. Et en cas de doute sur une exploitation, le prélèvement s’impose. Il consiste à prendre un échantillon de terre ou de culture pour une analyse poussée en laboratoire, afin de s’assurer de l’absence d’intrants interdits. Ces expertises constituent l’une des clefs de voûte de la robustesse du label : les analyses scientifiques font partie des outils permettant de prouver la conformité des pratiques avec le cahier des charges imposé.
Étiquettes vérifiées
Pour le consommateur, c’est la face visible du long travail mené depuis le champ jusqu’au lieu de vente et à l’assiette. L’étiquette atteste du caractère « biologique » du produit, et ne s’obtient qu’après de nouveaux contrôles. « Bureau Veritas dispose d’une plate-forme innovante sur laquelle les clients producteurs – exploitants comme transformateurs – déposent leurs projets d’étiquettes, explique Martine Catheline. La validation s’effectue en ligne, après vérification et attribution d’un numéro pour une traçabilité sans faille. »
Apposer illégalement une étiquette « Bio » expose aux sanctions prévues par le Code de la consommation en cas de fraude et de tromperie sur la marchandise.
Un label fiable
« Agriculture biologique » repose sur un référentiel public, qui découle directement des instances européennes. Les producteurs et transformateurs certifiés ont la possibilité de prolonger leur démarche, en se tournant vers des labels complémentaires, comme :
- pour le commerce équitable : Bio Cohérence, Label FNAB.
- pour l’origine locale : Bio Sud-Ouest, Bio Rhône-Alpes, Bio Loire Océan .
- pour le bien-être animal : Les porcs Bio de France.
« Les audits sur site demandent beaucoup de temps aux professionnels, concède Martine Catheline. Mais pour les accompagner au mieux, nous pouvons coupler les audits bio avec d’autres cahiers des charges et leur éviter de fournir plusieurs fois les mêmes documents ou de répondre plusieurs fois aux mêmes questions. Notre expertise sur les sujets en lien notamment avec l’hygiène, la santé ou l’environnement facilite ce travail de rationalisation. Avec une force de frappe sur tout le territoire (200 auditeurs), Bureau Veritas sait accompagner les professionnels de l’agroalimentaire et leur simplifier au maximum les démarches, dans ces projets au cœur de notre Green Line ».