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À la découverte d’OCARA, 1er référentiel d’analyse des risques climatiques pour les entreprises

À la découverte d’OCARA, 1er référentiel d’analyse des risques climatiques pour les entreprises

21 sep. 2021 - 2 min

Afin d’inciter les entreprises à prendre en compte l’impact climatique de leurs activités, Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie carbone, a mis en place avec Bureau Veritas le nouvel outil « OCARA ». Objectif : fournir un outil d’analyse complet et opérationnel pour améliorer la résilience des entreprises. Jean-Marc Jancovici et Violaine Lepousez, respectivement associé et manager de Carbone 4 nous détaillent cette démarche novatrice.

OCARA a été impulsé par Carbone 4 : quel besoin aviez-vous décelé sur le marché, et en quoi OCARA permet-il d’y répondre ?

Les climats que nous connaissons se dérèglent : l’intensité des inondations et la fréquence des incendies et des vagues de chaleurs augmentent, les cycles de précipitations deviennent plus erratiques. Quels que soient nos efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (et il en faudra), le climat continuera à changer dans les prochaines décennies. Les activités de nos entreprises doivent donc anticiper ces changements et s’assurer qu’elles sont prêtes à encaisser ces nouveaux chocs climatiques. De nombreux cadres de reporting sont apparus sur les risques physiques (CDP, TCFD, Taxonomie Européenne), les entreprises sont très demandeuses de méthodes d’évaluation de leurs risques. Or aucun standard opérationnel ne fait consensus. OCARA est le premier référentiel d’analyse de ces risques climatiques à destination des entreprises et à portée opérationnelle.

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Portrait de Jean-Marc Jancovici, associé de Carbone 4

Aucun standard opérationnel ne fait consensus. OCARA est le premier référentiel d’analyse de ces risques climatiques à destination des entreprises et à portée opérationnelle

Jean-Marc Jancoviciassocié de Carbone 4

Aujourd’hui, où en est le référentiel ? Pouvez-vous le présenter ?

Après 1 an de travail, un premier guide méthodologique et un outil d’application seront publiés en septembre 2021. Le guide décrit la démarche générale qui est structurée en 3 étapes. L’analyse de la résilience climatique (étape 1) évalue le niveau de résilience de l’entreprise au climat actuel. Associé à l’étape 2 (projections et scénarii d’impacts climatiques), la démarche permet de réaliser un diagnostic des risques physiques qui est à la fois holistique et systémique. L’étape 3 (plan de résilience) permet d’identifier et planifier les trajectoires d’adaptation. Le guide décrit ensuite en détail la mise en œuvre de l’étape 1 commune à toutes les entreprises, et fournit des clefs d’analyse très concrètes (nomenclature, métriques).

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OCARA vise donc à rendre les entreprises capables de comprendre, identifier et hiérarchiser les signaux faibles ou forts du changement climatique sur la base d’une vision holistique des impacts climatiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise. Elle permet aussi de fournir des pistes d’action pour construire un plan d’adaptation afin de renforcer la résilience de l’entreprise dans son ensemble. Elle fournit des résultats opérationnels sur les risques concrets du changement climatique pour l’entreprise : les processus les plus à risques, les impacts les plus matériels, les éléments les plus résilients, les aléas les plus critiques, ainsi que des pistes d’actions.

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Portrait de Violaine Lepousez, manager de Carbone 4

OCARA vise donc à rendre les entreprises capables de comprendre, identifier et hiérarchiser les signaux faibles ou forts du changement climatique sur la base d’une vision holistique des impacts climatiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise

Violaine LepousezManager de Carbone 4

Concrètement, comment se passe la démarche OCARA pour une entreprise cliente ? Avez-vous des exemples de missions particulièrement révélatrices ?

OCARA est une démarche complémentaire des analyses de risques industriels (car OCARA analyse les facteurs de dépendance généralement hors du scope d’analyses classiques) et des Plans de continuité d’activité (car OCARA est centré sur les aléas climatiques). Elle permet de se projeter dans le futur.

Concrètement, OCARA a été conçu pour être pris en mains par des non experts. Toute entreprise peut donc se lancer dans une démarche d’analyse OCARA. Pour réaliser OCARA, à l’instar du Bilan Carbone, l’entreprise devra identifier un coordinateur pour l’exercice, qui mobilisera ensuite différents métiers dans l’entreprise. C’est une démarche d’analyse continue, le premier diagnostic pouvant être amélioré et affiné au fil des mises à jour et des nouvelles informations.

Les premiers retours d’expériences sont très positifs, tant au niveau de la prise en main que des résultats. Le guide et l’outil semblent bien compréhensibles par des non experts et parlent aux différents métiers de l’entreprise. La méthode permet de consolider les connaissances existantes dans l’entreprise et de révéler des risques non perçus. Elle permet ensuite de hiérarchiser les enjeux et d’identifier les pistes d’actions pour y faire face. La méthode permet donc bien à l’entreprise de prendre en main l’enjeu de la résilience climatique de manière très concrète.

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Portrait de Jean-Marc Jancovici, associé de Carbone 4

Les premiers retours d’expériences sont très positifs, tant au niveau de la prise en main que des résultats. Le guide et outil semblent bien compréhensibles par des non experts et parle aux différents métiers de l’entreprise 

Jean-Marc Jancovici associé de Carbone 4

Avez-vous des entreprises clientes sous la forme de pilotes ?

Oui, la démarche a déjà été vendue à plusieurs entreprises, qui sont rassurées par son aspect "normalisation", et nous sommes très confiants sur l'appétence qu'il y aura pour entrer de manière plus structurée dans ces sujets de résilience et d'adaptation, et probablement encore plus avec l'inflation rapide, malheureusement, des mauvaises nouvelles sur le front du climat et de ses conséquences.

QUE VOUS APPORTE BUREAU VERITAS ? En quoi êtes-vous complémentaires ?

Le métier de Carbone 4 est de faire des constats et des plans d'actions, et celui de Bureau Veritas, historiquement, de tester, inspecter, certifier, c'est à dire d'apporter une garantie sur le fait que les démarches sont correctement mises en œuvre, voire que les performances sont à un niveau minimum (comme par exemple pour les avions ou les navires). Ces deux métiers nous ont semblé très complémentaires. Par ailleurs, Bureau Veritas possède un rayonnement international que nous n'avons pas, et cela va nous aider à diffuser ce standard hors des frontières. Avancer groupés est un élément important quand les normes sont en cours d'élaboration, car il y a bien évidemment des initiatives concurrentes pour tenter de normaliser les "audits adaptation", et nous sommes bien évidemment intéressés à ce que la démarche qui nous paraît la plus pertinente sorte bien visible des confrontations à venir !

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Portrait de Violaine Lepousez, manager de Carbone 4

Avancer groupés (avec Bureau Veritas) est un élément important quand les normes sont en cours d'élaboration, car il y a bien évidemment des initiatives concurrentes pour tenter de normaliser les "audits adaptation", et nous sommes bien évidemment intéressés à ce que la démarche qui nous paraît la plus pertinente sorte bien visible des confrontations à venir

Violaine LepousezManager de Carbone 4

La COP 26 se profile et la question de la résilience sera très présente : que devront observer les entreprises à l’occasion de cet événement ?

Il est souhaitable qu'elles se penchent rapidement sur leurs vulnérabilités face à des aléas qui vont aller croissant, dans la mesure où nous savons que la dérive climatique ne peut que s'amplifier pour les décennies à venir, et même, pour certains aspects, pour les années à venir. Mais il est peu probable que la communauté internationale fasse autre chose que de pousser les acteurs à se préparer, car les démarches sont très contextuelles, et par ailleurs il sera difficile de mettre des objectifs quantitatifs aux pays, qui sont les acteurs de la négociation
En quoi augmenter sa résilience climatique permet-il de mieux se prémunir de risques plus divers ? (Les entreprises qui avaient déjà engagé cette démarche ont, semble-t-il, mieux résisté à la Covid-19, par exemple).

Toute démarche d'audit permet toujours de mieux se connaître, et par la force des choses d'augmenter sa résilience de manière globale. Les entreprises qui font un bilan carbone détaillé apprennent généralement des choses qui leur sont utiles sur d'autres plans. Cela sera vraisemblablement aussi le cas pour l'étude des vulnérabilités face aux aléas climatiques.

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