Incendie d’entrepôt : mieux remplir ses obligations légales
C’est l’une des nombreuses répercussions post-Lubrizol : en fonction des produits stockés, les gestionnaires d’entrepôts doivent établir un plan d’intervention pour réagir immédiatement en cas de sinistre, pour optimiser l’intervention des secours extérieurs et éventuellement réaliser des prélèvements environnementaux. Bruno Conte-Rossi, superviseur national incendie de Bureau Veritas, revient sur l’accompagnement proposé aux structures concernées.
En quoi consiste cette obligation ?
Les préoccupations sociétales évoluent. Il y a encore quelques années, la première question de la population en cas d’incendie était « y’a-t-il des victimes ? ». Désormais, une deuxième surgit immédiatement : « avec les fumées qui se dégagent, quels sont les risques pour l’environnement et pour la santé ? ». Une interrogation légitime, et récemment observée lors de l’incendie de Lubrizol, en septembre 2019. Bien sûr, des nombreux prélèvements ont été réalisés dans les heures et les mois qui ont suivi pour mesurer les conséquences sur l’environnement. Mais le législateur a considéré qu’il fallait renforcer la méthodologie pour mieux gérer ces aspects et l’organisation interne de gestion de crise.
Les sites concernés doivent désormais réaliser un plan de défense incendie (PDI). En fonction des particularités de chaque site (géographie, climat, environnement immédiat), il s’agit de définir les procédures de gestion de crise de l’établissement, du démarrage du sinistre jusqu’au guidage des secours extérieurs, ainsi que la méthodologie des prélèvements à réaliser en cas d’incendie. Ce travail d’anticipation repose sur des inventaires, des modélisations et des scenarii, tenant compte des moyens de secours du site, des aléas météo comme les vents dominants et de l’endroit du site concerné par le sinistre, pour réagir le plus vite possible. Et aussi prendre les bonnes mesures : selon les premiers résultats, décider d’actions proportionnées et adaptées pour préserver la santé.
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Quels sont les sites concernés ?
En fonction de leur typologie, les entrepôts de stockage de produits combustibles (exemple : entrepôts soumis à la rubrique 1510, 4431…) sont visés par cette nouvelle exigence. Les entrepôts considérés comme les plus à risque sont tenus de réaliser l’identification des produits de décomposition en cas d’incendie et de réalisation, en cas de sinistre, des premiers prélèvements environnementaux.
L’objectif est qu’en cas de sinistre, chaque intervenant sache précisément ce que contient l’entrepôt et, par conséquent, quelles sont les émanations et de quoi se composent les fumées. Selon les conditions du jour J (vents, météo…), il est possible d’orienter précisément les prélèvements aux endroits nécessaires. Le PDI sert aussi aux secours, notamment dans leur mise à jour de plan ETA.RE (établissement répertorié).
Par exemple, si le toit est équipé de panneaux photovoltaïques, le document indique comment s’assurer de bien déconnecter le système du réseau électrique, pour assurer la sécurité des pompiers. Il n’y a pas de temps à perdre : l’obligation est déjà en vigueur pour les sites les plus à risques, et se généralise cette année à tous les autres entrepôts de stockage.
Pourquoi confier cette mission à un tiers ?
Si le PDI constitue une obligation légale pour certains sites, il est vrai qu’il n’est pas obligatoire de passer par un organisme extérieur pour le mettre en place. Néanmoins, l’établissement de ce plan s’appuie sur de nombreuses études et mesures, qui nécessitent un appareillage spécifique.
Confier le PDI à un tiers, c’est aussi apporter à ses installations, le regard extérieur d’experts aguerris, notamment en matière de réponses aux exigences locales des SDIS et des DREAL.
Enfin, en cas de sinistre, la réactivité tient une place essentielle. Il faut être en mesure de réagir rapidement et de mener dans les meilleurs délais les premières expertises. Avec son maillage fin du territoire et le matériel adéquat à disposition, Bureau Veritas remplit ces exigences. Et comme réaliser les prélèvements ne suffit pas, contractualiser avec Bureau Veritas permet aussi de s’assurer de délais courts pour leur analyse ! De quoi prendre les mesures appropriées de façon optimale. Pollution de divers milieux environnementaux (eau, sol, air, végétaux) : les équipes de Bureau Veritas France mènent ces expertises dans tous les milieux potentiellement affectés par le sinistre et peuvent vous apporter leur retour d’expérience sur des sites similaires.