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Une main superposant le logo d'un bâtiment vert, respecteux des normes environnementales, sur le bâtiment en construction au second plan

Comment l’économie circulaire devrait plaire au bâtiment

9 fév. 2021 - 2 min

En 2021, la réglementation « anti-gaspillage pour une économie circulaire » introduit un volet environnemental dans la rénovation des bâtiments. Mais les entreprises du secteur de la construction ou de la promotion immobilière n’ont pas attendu ces nouvelles normes pour transformer leurs pratiques et anticiper les besoins sociétaux. Bureau Veritas fait partie des acteurs engagés en la matière. Explications.

42 millions de tonnes, c’est le volume de déchets produits annuellement par le secteur du BTP pour la construction de bâtiments ce qui représenterait 12 % de la quantité totale des déchets en France en 2017 (source ADEME). Mais ce n’est pas tout : le secteur du bâtiment – résidentiel et tertiaire – est le deuxième plus gros pollueur de France, responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, selon le ministère de la Transition Écologique. La nécessité d’inclure la filière dans toute réforme environnementale ambitieuse est impérieuse : le plan « France Relance » consacre notamment 4 milliards d’euros à la rénovation énergétique des bâtiments publics, soit près de 100 millions de m² concernés.

Fort heureusement, les différents acteurs liés au bâtiment ont pris conscience de ces nouveaux enjeux. Mise en place de la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), création d’un « Booster du Réemploi » des matériaux… les initiatives publiques comme privées, auxquelles participe Bureau Veritas, sont nombreuses. Elles laissent entrevoir la possible révolution verte de la filière.

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Une petite révolution : la RE2020

La RE2020 est l’évolution concertée et ambitieuse de la réglementation thermique issue de la transposition de certaines directives européennes, dont celle de 2018 portant sur la performance énergétique des bâtiments. Elle concerne uniquement la construction du neuf - soit entre 1 et 3 % du parc existant chaque année, selon Ludovic DUMARQUEZ, chef de projet thermique du bâtiment-performance énergétique chez Bureau Veritas Construction. « Ce qui est nouveau dans cette réglementation, poursuit Ludovic DUMARQUEZ, c’est l’introduction d’une approche environnementale opérationnelle, qui vise à réduire l’empreinte carbone du bâtiment tout au long de son cycle de vie, de la construction à la déconstruction. C’est aussi une réglementation par objectifs plutôt que par exigence de moyens ». Recours massif aux matériaux bio-sourcés, réutilisation et recyclage des matériaux, qualité de l’air intérieur… la RE2020 insiste désormais davantage sur la performance énergétique et climatique de l’enveloppe du bâtiment (indicateur Bbio) que sur la consommation d’énergie primaire du chauffage.

« Le texte est encore en cours de calage, précise Ludovic DUMARQUEZ, il suscite des débats passionnés au Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique, auquel participe Bureau Veritas. Il y a des calculs très sophistiqués pour parvenir à des objectifs chiffrés, qui prennent en compte le contexte dans lequel chaque bâtiment est construit : ce n’est pas la même chose de bâtir dans le Nord que dans le Sud, en ville ou à la campagne. Au mieux, la réglementation paraîtra à l’été 2021, et sera mise en application début 2022, vraisemblablement, même si on peut regretter que le calendrier initial n’ait pas été tenu. Elle nécessitera une formation soutenue depuis les concepteurs jusqu’aux metteurs en œuvre et bien sûr une chaîne de confiance, que la tierce partie rend possible ». Malgré ce retard, toute la filière construction se prépare concrètement. Stéphane CABORET, chargé d’affaires pour Bureau Veritas Construction, assure que « les acteurs du bâtiment, des constructeurs aux équipementiers, ont déjà anticipé la RE2020 ». Il cite en exemple un projet innovant sur lequel travaille d’ores et déjà Bureau Veritas, dépassant l’ambition de la RE2020 et qui sera présenté prochainement par le géant du BTP qui le porte. Beaucoup d’initiatives dans le pays peuvent ainsi être sources d’inspiration : de nombreux projets au niveau maximal de performance énergétique et environnementale prennent corps dans le cadre de l’expérimentation Energie-Carbone qui préfigure la RE2020. L’une d’elle est le « Booster du réemploi », que Bureau Veritas a rejoint dès sa création, et qui s’inscrit, elle aussi, dans la logique de la nouvelle réglementation.

« Booster » le réemploi des matériaux

Cette plateforme lancée en septembre 2020 lors du Mipim Urban Forum, à l’initiative de l’A4MT (Action pour la transformation du marché), de l’Institut Français pour la performance du bâtiment et de Groupama Immobilier fédère une trentaine d’acteurs du secteur (Gecina, BNP Paribas, Bouygues Immobilier, Altarea…). Ils s’engagent pour structurer la demande de récupération de matériaux, par exemple sur des immeubles déconstruits, pour les réutiliser ensuite lors de la construction. Les membres du « Booster » souhaitent ainsi faire émerger la filière pour parvenir, à l’horizon 2024, à un taux de réemploi de matériaux de 15 à 20 % sur les chantiers, contre 1 % actuellement. Selon la plateforme, pour 1000 m² de surface, le réemploi permet d’économiser 44 tonnes de déchets, 67 tonnes d’équivalent C02 et plus d’un million de litres d’eau, en évitant la construction de nouveaux matériaux. Les acteurs se sont engagés, pour commencer, à expérimenter ces nouvelles méthodes d’économie circulaire sur 150 chantiers. Mise en ligne jeudi dernier, la plateforme Looping permettra de mettre en relation les maîtres d’ouvrages, qui indiqueront leurs besoins en matériaux, avec les potentiels vendeurs.

« Nous participons, entre autres, aux réflexions du groupe d’Innovation du Booster, indique Alain MEJANE, Directeur-Général-adjoint de Bureau Veritas Construction. Ce groupe s’est donné pour but de rédiger des cahiers des charges types réutilisables par les maîtres d’ouvrages pour leurs opérations ». Quatre ont déjà été rédigés, pour le réemploi des faux planchers, de la moquette, des cloisons mobiles, ainsi que pour les toilettes et les vasques. Les matériaux un peu plus complexes, comme les isolants thermiques ou acoustiques, ou encore les portes coupe-feu, sont en cours d’études. « Nous avons aussi mis en place dans nos agences un réseau de référents du réemploi déclare Alain MEJANE, pour que les collaborateurs de Bureau Veritas sur tout le territoire tissent un lien avec les initiatives locales. Car le circuit du réemploi est forcément local, cela n’aurait en effet aucun sens, en terme de bilan carbone, de faire venir ces matériaux de très loin ». De quoi voir l’avenir du bâtiment en vert.


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