Quelle ville sera championne de France des économies d'énergie ?
Enfin un championnat de France passionnant, spectaculaire... Et avec du suspense ! Pas question de ballon rond ici, mais bien du premier Championnat de France des économies d'énergie lors duquel s'affronteront notamment une vingtaine de grandes et moyennes villes françaises dès juin prochain. Une bonne occasion pour ces collectivités d'anticiper les exigences du Décret Tertiaire.
Au-revoir Cube 2020, bienvenue au Championnat de France des économies d'énergie ! L'Institut de performance du bâtiment (IFPEB) a décidé, en 2021 de transformer son concours "CUBE 2020" dédié, depuis 2014, aux entreprises tertiaires. Objectif : élargir cette compétition à de nouveaux types d'acteurs et à de nouvelles problématiques grâce au soutien des ministères de la Transition écologique et de l'Éducation nationale. Rebaptisé « Championnat de France des économies d'énergie » ce nouveau challenge se décline désormais en quatre catégories : écoles, universités, entreprises et donc collectivités. Le concept reste le même. Il vise à inciter les organisations à mobiliser - de façon ludique - salariés et exploitants autour d'un objectif commun de sobriété énergétique. Avec des progrès parfois spectaculaires. En 2018, Bureau Veritas avait par exemple remporté le CUBE d'Or dans la catégorie Outre-Mer pour ses bureaux de Baie Mahault en Guadeloupe. Le bâtiment avait atteint 20 % d'économie d'énergie en seulement un an. Une performance obtenue grâce à la correction d'anomalies dans le fonctionnement des installations et à la sensibilisation des équipes.
Qui sera sacré "champion" de France ?
Rennes, Lyon, Nevers, Paris, Besançon ou Gisors ont déjà confirmé leur participation pour cette édition 2021 du Championnat de France des économies d'énergie dans la catégorie « Collectivités ». Comment ces villes seront-elles départagées ? Chacune sélectionnera un ou plusieurs de ses bâtiments municipaux, dont elle devra ensuite réduire au maximum la consommation énergétique pendant un an. Tous les mois, un classement provisoire des villes en compétition sera dévoilé pour connaître et comparer les progrès réalisés par les candidates.
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« Équipements actifs la nuit, le week-end… le tertiaire dispose d'importants gisements d'économies d'énergie. Les gains peuvent être rapides » rappelle Midhad Blazevic, Responsable d’opérations, Service performance énergétique chez Bureau Veritas Solutions. Courant avril, la liste complète des villes et des bâtiments en compétition sera rendue publique. Grégory Doucet - Maire EELV de la ville de Lyon – n'a pas attendu la décision de sa consœur parisienne puisqu'il a déjà annoncé le bâtiment sélectionné pour incarner la ville des frères Lumière dans ce championnat. Il s'agira du siège de la direction de la commande publique, un bâtiment ancien de 660m2, en plein centre-ville, voisin de l’hôtel de ville où travaillent 40 agents.
Se préparer aux exigences du nouveau Décret Tertiaire
En plus de sensibiliser et mobiliser les collectivités françaises sur la thématique des économies d'énergie, cette opération ludique permet à la sphère publique d'anticiper les échéances du décret tertiaire. Officialisé au printemps 2020, ce texte prévoit d'abord une première réduction de 40 % de la consommation d'énergie finale de tous les bâtiments tertiaires à horizon 2030 (base 2010). Cette performance atteinte, les propriétaires et gestionnaires des immeubles devront poursuivre leurs efforts pour atteindre 50 % de réduction en 2040, puis 60% en 2050. Un défi qui s'annonce complexe. Selon les chiffres de l'Observatoire de l'Immobilier Durable (OID), la consommation énergétique des bâtiments tertiaires français n'a baissé en moyenne que d'1,6 % par an depuis 2010. Entreprises, collectivités, associations ou établissements publics n'ont donc pas de temps à perdre pour engager ou accélérer leur transition énergétique. Malheur aux retardataires ou aux récalcitrants. En plus de sanctions financières (7500 euros pour les personnes morales et 1 500 euros pour une les personnes physiques), les organisations tertiaires qui ne respecteront pas les obligations du nouveau texte verront leurs noms rendus public dans une logique de « name and shame ». Soit un signal plutôt négatif transmis à leurs clients, salariés et partenaires dans une société où la mobilisation climatique ne cesse de progresser. « Pour les entreprises, les impacts financiers et d'images ne doivent plus être dé-corrélés. Aucune décision immobilière ne peut se faire sans prise en compte de l'impact humain » complète Edouard Letzelter, Directeur des opérations de Capital Energy. Un enjeu que semble avoir bien anticipé les participants de ce premier championnat de France des économies d'énergie.
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