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Avions de ligne : l’analyse fine des données de vol permet de limiter les émissions de CO2

Avions de ligne : ces données de vol permettent de limiter les émissions de CO2

20 mar. 2020 - 3 min

L’analyse de données de vol des avions permet à toutes les compagnies aériennes d’améliorer leur sécurité, mais aussi et surtout de réduire l’impact du trafic aérien sur la planète en économisant du carburant.

Tout le monde connaît les boîtes noires, ces deux enregistreurs de bord placés dans les avions pour retrouver et comprendre tout ce qu’il s’est passé en cas d’accident. Mais qui sait qu’en parallèle, toutes ces données sont également enregistrées ailleurs, sur un autre dispositif appelé Quick Access Recorder (QAR) et récupérées à chaque fin vol par les équipes au sol ?

Et ce dispositif, sorte de disque dur accessible, contrairement aux boîtes noires, ne résiste pas aux conditions extrêmes.
« Cet enregistrement est même une obligation légale, pour tous les avions dont la masse maximale au décollage est supérieure à 27 tonnes, détaille Damien Montoya, consultant pour Bureau Veritas France, dans l’agence Aeronautics & Space. Les compagnies doivent récupérer après chaque vol, toutes les données pour les travailler et améliorer la sécurité. Ce sont les données de fonctionnement nominales de l’avion. Elles permettent de mettre à jour tous les dysfonctionnements qui ont pu avoir lieu, même minimes, et de les travailler pour ensuite prévenir les risques d’accidents »

Au départ, enregistrer ces données servait seulement à améliorer la sécurité aéronautique. Mais de jour en jour, elles permettent d’aller bien plus loin. C’est précisément ce qu’offre Flight Data Analysis, de Bureau Veritas.

Tout savoir jusqu’au moindre détail

Concrètement, le QAR enregistre sur un support informatique toutes les données dans les moindres détails : des informations sur la navigation, (données GPS, altitude, accélération, les angles d’incidence de l’avion) mais aussi des renseignements sur les commandes pilotes, si le commandant de bord a touché le manche, le palonnier, s’il a activé une fonction précise, ou encore des données encore plus techniques, sur l’état des moteurs, etc. Le moindre capteur de bord transmet un suivi précis de ce qu’il surveille.

Au total : une énorme quantité de data est gravée sur ledit disque dur à chaque trajet. Des données qu’il coûterait beaucoup trop cher de transmettre par radio en temps réel. Et… qu’il faut analyser.

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Le problème ? « Les données sont enregistrées de manières brutes, et ne sont pas forcément lisibles, explique Damien Montoya. Ce sont d’abord des données informatiques. Il faut alors les rendre présentables en les nettoyant, c’est à dire en ôtant ce qui peut être une anomalie de mesure, et enfin les ‘processer’ pour qu’elles soient lisibles par un expert en aéronautique. » Par exemple, en les présentant sous forme de graphiques, ou en les combinant entre elles pour qu’elles aient plus de sens. Un long travail.

Toutes ces mesures sur le vol, prises à chaque instant, sont une matière à réflexion, ensuite, pour des experts en aéronautique, qui vont pouvoir les interpréter.

Une nouvelle offre

« Entre le data scientist qui examine les données et l’expert en aéronautique qui déchiffre ensuite les graphiques, les petites compagnies n’ont pas forcément les moyens de mettre toute une organisation en place », explique Damien Montoya. Bureau Veritas a donc créé une offre pour répondre à ce besoin et assurer aux compagnies de quelques dizaines d’avions de pouvoir être en conformité avec la réglementation, c’est-à-dire mettre en place un processus d’amélioration continu de la sécurité. La société a même ses propres pilotes consultants, spécialisés, qui peuvent conseiller les clients.

Mais de nos jours, sur le marché aérien, il faut aller plus loin. « En analysant les données, on peut déterminer précisément si un pilote suit une procédure adaptée, lors de chaque atterrissage, en fonction de l’aéroport, de la géographie locale, de la météo… Outre la sécurité, il est possible d’optimiser le vol, la phase d’approche, pour économiser du carburant, par exemple, en évitant de trop consommer ou de remettre les gaz inutilement dans la dernière ligne droite », détaille le spécialiste.  Autre exemple, avec le parcours de l’avion au sol, avant de décoller ou après l’atterrissage : on peut économiser l’allumage des moteurs. « Même si ce n’est que deux tonnes de carburant d’économisées, multipliées par tous les vols, sur une année, cela réduit considérablement les coûts et la quantité de CO2 rejetée », argumente Damien Montoya.

Analyser ces données permet donc de réduire le bilan carbone du transport aérien. Un impératif à l’heure actuelle, quand on sait que le trafic aérien augmente d’année en année ! Le 25 juillet 2019, il a atteint un pic à 230 000 vols selon le site de suivi des vols FlightRadar. Un record historique.

Bureau Veritas a ainsi noué un partenariat avec une start-up, basée à Toulouse. Elle édite un logiciel ergonomique qui permet de présenter simplement ces millions de données enregistrées à chaque fois qu’un avion quitte le sol. Le logiciel permet, une fois traitées, de visualiser simplement toutes ces données. Ensuite, les experts de Bureau Veritas peuvent plancher dessus et aider à reformater les procédures pour les améliorer et économiser du carburant.

C’est toute une offre de conseil opérationnel, étendue au-delà de la sécurité, que Bureau Veritas vient de lancer. La société gère les licences du logiciel, et fournit en sortie les recommandations qui permettent aux compagnies de toutes tailles d’avoir les ressources nécessaires pour lire, corriger et interpréter l’ensemble des données de vol, et améliorer l’impact sur la planète.

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