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Vue de travaux d'isolation extérieure sur la façade d'un immeuble

Rénovation énergétique : du diagnostic au financement des travaux

12 oct. 2020 - 2 min

Décret tertiaire, plan de relance ou encore budget 2021, la rénovation énergétique des bâtiments est au cœur du plan de relance du gouvernement. Des solutions concrètes pour optimiser votre parc immobilier.

Beaucoup de dirigeants s’accordent à le dire : rares sont les décisions qui permettent de « gagner à chaque fois ». C'est pourtant le cas des actions de rénovation énergétique qui, en plus de réduire les charges de l'organisation, contribuent également à optimiser le parc immobilier et à réduire l’empreinte énergétique.
« Contrairement à certaines idées reçues, l’immobilier tertiaire présente d'importants gisements d'économies d'énergie explique Midhad BLAZEVIC, Spécialiste au sein de l’activité performance énergétique chez Bureau Veritas. 

Dans l'univers des bureaux, les économies sont souvent simples et rapides à réaliser. » Mieux, la rénovation énergétique permet d'anticiper les nouvelles exigences réglementaires prévues par le décret tertiaire publié au printemps dernier.

Partant du principe que la meilleure énergie est celle que l'on ne consomme pas, ce texte impose à horizon 2030, à tous les bâtiments tertiaires une première réduction de 30% de leur consommation d'énergie finale (base 2010). Une performance qui devra ensuite atteindre 50% de réduction en 2040 puis 60% en 2050.

Audit énergétique, la première brique

Sur le terrain, des actions simples permettent aux entreprises tertiaires d'entamer leur chemin vers une plus grande sobriété énergétique. À condition ne pas se lancer dans la précipitation. En préalable à tout plan d’amélioration énergétique de leurs bâtiments, les dirigeants sont invités à réaliser d'abord un audit énergétique de leur parc immobilier. C'est même une obligation à renouveler tous les quatre ans pour les entreprises disposant d'un effectif supérieur à 250 personnes et/ou réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros.

Cet audit peut être réalisé en interne ou par un prestataire externe qualifié. Il vise à identifier les principaux gaspillages. Dans le cas du secteur tertiaire, la norme NF-16247 constitue la référence en la matière. Elle prévoit l'analyse d'au minimum 80 % de la facture énergétique de l’entreprise (gaz, électricité, carburant…).

A l'issue de l'audit, un plan d'actions intégrant des préconisations simples (travaux, changement d’équipement...) permettra d'identifier les actions prioritaires permettant à l'entreprise de réduire facilement sa consommation d'énergie, ainsi que des actions plus conséquentes construisant une stratégie énergétique à moyen et long terme.

Gérer et optimiser sa consommation d’énergie dans le temps

Les entreprises qui souhaitent aller plus loin pourront opter pour la mise en place d'un Système de Management de l'Energie (SME) ou autre Energy Management en anglais. Autrement dit : une méthode d'amélioration continue visant à optimiser leur consommation d'énergie sur la durée. Cette approche est encadrée par la norme ISO 50001. Son respect passe souvent par une instrumentation du parc immobilier de l'entreprise concernée (capteurs, logiciels de monitoring...).

« La priorité est d'identifier les principaux gisements d'économies d'énergie. Il faut déterminer les équipements sur lesquels l'entreprise peut rapidement réaliser des économies sans trop investir » explique le Responsable d’Opérations. Parmi les équipements où les utilisateurs peuvent avoir un impact, étant les plus énergivores : le parc d'ordinateurs fixes, les photocopieurs, la VMC ou encore… les machines à café.

Si la sensibilisation des équipes aux éco-gestes permet déjà de limiter les gaspillages, la technologie peut peut-être également jouer son rôle dans cette recherche d'une meilleure efficacité énergétique. Capteurs, sondes ou automates pourront ainsi permettre d'adapter le fonctionnement de certains équipements au taux d'occupation des différents bureaux.

Des travaux financés grâce aux CEE

Une fois les actions simples réalisées, l'entreprise pourra ensuite se lancer dans une série de travaux plus lourds, comme l'isolation du bâti (comble, plancher, isolation par l’extérieur…), l’amélioration des systèmes de chauffages (plancher chauffant à basse température, chaudière et chaufferie à Haute Performance Energétique, récupération de chaleur ou consommation d’énergies renouvelables…).

Bonne nouvelle ! Ces projets peuvent bénéficier d'un financement public dans le cadre du dispositif des CEE (Certificat d'économies d'énergie). « Les CEE constituent un outil incontournable pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs de réduction de dépense énergétique. Aujourd'hui, un Energy Manager doit absolument maîtriser le dispositif des CEE pour pouvoir optimiser les dépenses en rénovation énergétique de son patrimoine. Cela peut permettre de baisser le coût des travaux ou bien de réaliser encore plus d’opérations qui vont durablement réduire l’empreinte carbone de son bâtiment » résume Edouard LETZELTER, Directeur des Opérations Capital Energy, une société du Groupe Bureau Veritas.

Afin de rendre cette aide la plus claire possible, le Ministère de la Transition Énergétique propose sur son site un index des opérations standardisées éligibles. Votre projet d'efficacité énergétique est absent de cette liste ? Pas de panique. Vous pouvez également déposer un dossier « spécifique » ou encore appelé sur-mesure, en vue d'obtenir un financement. De quoi limiter le risque financier pour l'entreprise. Responsables, valorisants et rentables, le doute n'est plus permis : les travaux de rénovation énergétique font bien gagner l'entreprise sur tous les tableaux.

 

 

Décret tertiaire : à la conquête des 3 feuilles vertes

Selon le nouvel arrêté du 10 avril 2020 précisant les conditions de mise en œuvre des dispositions du décret tertiaire signé, les entreprises devront, à compter de septembre 2021, transmettre leurs données de consommation énergétique via une plateforme baptisée OPERAT. Les bâtiments se verront décerner une note « Eco Energie Tertiaire » selon leur performance. Avec un barème volontairement simple : une feuille grise pour les sites les plus en retard, une feuille jaune pour ceux éloignés de la trajectoire à atteindre, une à trois feuilles vertes pour les bâtiments en route - voire en avance - vers l'objectif fixé par la réglementation.
 

 

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