
Rénovation de Villers-Cotterêts : cette merveille du XVIème siècle se refait une beauté
C’est dans ce château appartenant à François Ier que fut signée l'ordonnance dite « de Villers-Cotterêts », qui a imposé l'utilisation du français dans les documents relatifs à la vie publique. C’est ce lieu chargé d’histoire qui abritera demain la Cité internationale de la langue française. La rénovation du Château de Villers-Cotterêts, qui devrait s’achever en 2022, révélera des siècles d’histoire et reflètera un savoir-faire certain en terme de sauvegarde du patrimoine. Explications dans le #MagBV.
Un projet de grande envergure
La rénovation du Château de Villers-Cotterêts, ce sont 6 600 m², des murs de 130 centimètres d’épaisseur dans la cour du Jeu de Paume, et plus de 500 compagnons (dont plus de 200 attendus simultanément certains jours)… « Un chantier hors normes », de l’avis même de Gérald Rapsant, Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé (CSPS) chez Bureau Veritas, pourtant habitué aux chantiers « de niveau 1 », c’est-à-dire qui comptabilisent plus de 10 000 hommes-jours.
Il faut dire que les travaux prévus ici sont titanesques – renforcement des fondations, curage complet des intérieurs, remplacement des planchers, restauration des murs extérieurs, réfection intégrale de la couverture, mise en place d’une charpente spécifique pour accueillir les vitrages de la future verrière dans la cour du jeu de Paume…
En effet, le château, érigé au XVIème siècle, a été transformé à partir du XIXème siècle en hospice, puis en maison de retraite, et son patrimoine – escaliers, gravures et autres éléments architecturaux exceptionnels – n’a pas toujours été suffisamment entretenu.
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Activement soutenue par l’actuel Président de la République, et financée en partie par le loto du patrimoine, la rénovation de cet ensemble s’inscrit dans le plan de relance annoncé par le Gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire.
La sécurité, priorité numéro un
Pour Bureau Veritas en charge de la mission CSPS, la gestion des coactivités – successives, mais aussi simultanées – constitue un véritable défi. « Le planning initial imposait un démarrage de la réfection des toitures et planchers alors que le curage des étages inférieurs n’était pas achevé. Pour éviter les chutes d’objets, il a fallu mettre en œuvre une organisation spécifique afin que les différents corps de métier travaillent « en quinconce », c’est-à-dire en même temps mais sur différentes parties du chantier : reprise en sous œuvre, désamiantage, déplombage et curage, couverture, charpente, puis planchers », explique Gérald Rapsant. Chaque matin, les entreprises doivent se concerter pour assurer à la fois la vitesse de réalisation des travaux et la sécurité des hommes et des femmes sur le chantier. Aujourd’hui, 45 entreprises différentes se sont déjà succédé et les travaux ont été très peu interrompus malgré les différents confinements.
Si un échafaudage encercle actuellement le château, équipé d'ascenseurs afin que les compagnons puissent approvisionner les matériaux dans les différents étages et d’un « parapluie » (bâches reposant sur une structure métallique) qui le protège des intempéries, le bâtiment sera rendu aux regards en 2022. Il accueillera la Cité de la langue Française, et abritera des activités extrêmement variées telles qu’expositions et spectacles, activités pédagogiques ou résidences artistiques. Une nouvelle vie pour un bâtiment âgé de cinq siècles déjà !