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Rénovation de la Part-Dieu : les 3 enjeux d’un chantier gigantesque

Rénovation de la Part-Dieu : les 3 enjeux d’un chantier gigantesque

6 déc. 2019 - 2 min

À Lyon, le quartier de la Part-Dieu est en pleine mutation. Jusqu’en 2030, plus de 30 chantiers de rénovation et de construction vont changer le visage de ce quartier d’affaires, pour le rendre plus ouvert sur la cité. Symbole des nombreux projets en cours, la rénovation de la gare de la Part-Dieu était devenue une véritable nécessité. Multiplicité des acteurs, chantiers imbriqués, enjeux de mobilité… Panorama des challenges qui rendent cette mission unique.

Il serait temps qu'on commence à démolir la Part-Dieu ” écrivait Charles Delfante en 2010. C’est pourtant cet architecte urbaniste qui a imaginé ce quartier dans les années 1970. À l’époque symbole du dynamisme économique de la capitale des Gaules, ce quartier d’affaires ne répond plus aux attentes de Lyon Métropole, et sa gare ferroviaire illustre l’essoufflement du projet.

Refonte de la gare de la Part-Dieu, une nécessité pour le quartier

Lors de sa mise en service en 1983, la gare de Lyon Part-Dieu attendait un trafic journalier de 35.000 personnes. Aujourd’hui, elle est devenue la première gare de transit de France avec plus de 120.000 voyageurs par jour, et la croissance devrait se poursuivre avec 175.000 passagers estimés en 2030. Logiquement, la qualité de service décroît : une étude SNCF publiée en mars 2019 classe la gare de Lyon Part-Dieu 118ème sur 123 gares… Face à cette saturation de trafic, une refonte doit s’engager. “Au niveau fonctionnel : la gare Part-Dieu est une des portes d’entrée sur le territoire, de niveau euro-régional ” confirme Mathilde Soulages, conducteur d’opération Parvis du projet national Lyon Part-Dieu pour Gares & Connexions. “ Mais elle doit aussi s’insérer dans la trame urbaine de son quartier, s’ouvrir et apporter de la dynamique ”.

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Le programme est extrêmement dense d’ici 2024. Doublement de la surface de la gare, création d’une galerie à l’Est du quartier pour rejoindre rapidement la connexion avec les transports en commun, aménagement d’espaces commerciaux avec une trentaine de boutiques, construction d’une douzième voie à quai et 6 accès aux quais supplémentaires. Le tout “en conservant la gare en exploitation, ce qui est un véritable challenge, notamment en termes de fluidité du trafic et de sécurité des usagers ! ”, explique Aurélien Lovinfosse, chef de service en contrôle technique de l’agence Bureau Veritas de Lyon.

Multiplicité des usages et des modes de déplacement du nouveau quartier Part-Dieu

Plus largement, c’est tout le quartier de la Part-Dieu qui va connaître une nouvelle vie. Ce quartier d’affaires de 170 hectares en est au début de sa refonte, pour devenir à terme un ensemble innovant, durable, et mixte dans ses usages. “ Plus de 600 000 m² de bureaux et logements vont être construits ou aménagés, dont un immeuble de 170 mètres avec la tour To-Lyon ”, s’enthousiasme Aurélien Lovinfosse.

Terminées la stricte destination “business” et la segmentation des usages des bâtiments entre bureau, hôtel, commerce… Le projet Part-Dieu vise à proposer plus de culture, plus de sport, plus de mixité, pour rendre le quartier vivant et mieux connecté à la métropole de Lyon. Plus d’intermodalité aussi. Au-delà du trafic ferroviaire, la mobilité douce est un enjeu majeur : en 2030, les transports en commun devraient représenter 35,5 % des déplacements et le vélo 10 %. La connexion depuis la gare avec le métro, trois lignes de tramway, le Rhône Express pour l’aéroport et la gare routière sera renforcée, tandis que des itinéraires cyclables sécurisés seront aménagés.

Le challenge de l’imbrication des chantiers en cours

Véritable prouesse technique, la gare reste en exploitation sur les 64 mois de chantier. Il est donc nécessaire de s’assurer de la sécurité des installations en termes de circulation du public ou de risque incendie. Si la mission de contrôle technique de Bureau Veritas est d’émettre un avis sur un ouvrage final, dans le cadre du chantier de la gare “ nous émettons aussi un avis sur les phases provisoires, précise François-Xavier Rose, chargé d’affaires contrôle construction. On s’assure d’abord que les travaux n’influent pas sur la sécurité des infrastructures ”. La concertation avec le SDMIS et la sécurité ferroviaire est continue sur toutes les phases du chantier, en accompagnement du maître d’ouvrage SNCF Gares & Connexions, par exemple pour l’isolement des zones à risque ou la conservation des circulations.

Bureau Veritas ne travaille pas uniquement sur le contrôle technique de la gare. Aurélien Lovinfosse détaille les missions : “ La gare elle-même va être en connexion avec la tour To-Lyon, sur laquelle nous sommes en mission Sécurité Protection Santé (SPS), tout comme sur le parking Béraudier en R-4. Au final, nous intervenons sur 3 chantiers interconnectés ”. Et c’est là que réside un enjeu majeur : “ la difficulté est d’avoir in fine une vérification globale ” des ouvrages imbriqués les uns aux autres, renchérit François-Xavier Rose. “ En premier lieu, le parking souterrain de Béraudier, sur lequel va être partiellement construite la galerie Béraudier de la gare Part-Dieu, explique-t-il. Des bâtiments vont aussi partiellement surplomber notre ouvrage, dont la tour To-Lyon. Les ouvrages se superposent et sont liés les uns aux autres ”. Sur un enjeu aussi important, aucune prise de risque possible, selon M. Lovinfosse.

Pour Aurélien Lovinfosse, “ cette fourmilière géante est un point névralgique de Lyon. Bureau Veritas est fier de contribuer à la réussite de cette ambition pour la métropole ”. Le mot de conclusion est pour Mathilde Soulages : “ À ce jour le projet se déroule bien, grâce à un énorme travail d’équipe et une grande intelligence collective !

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