Image
Gratte-ciels, salle de spectacle, nouveau hub de transport : le quartier d’affaire trouve un nouveau souffle, porté par de nombreux projets d’envergure.

Ces projets hors norme qui incarnent le nouveau visage de La Défense

4 fév. 2019 - 2 min

Gratte-ciels, salle de spectacle, nouveau hub de transport : le quartier d’affaire trouve un nouveau souffle, porté par de nombreux projets d’envergure.

À l’ombre de l’imposante Grande Arche, figure de proue de La Défense, une petite navette « autonome et 100% électrique » s’ébroue. Trente-quatre ans séparent la pose de la première pierre du géant de granit, de la mise en route de ce petit véhicule qui illustre à merveille la "smart city" qu'est en train de devenir le premier quartier d’affaire d’Europe.

Des tours "mini-quartiers"

À l’autre extrémité de l’esplanade, c’est l’un des projets phares de cette « ville dans la ville » qui va prochainement sortir de terre, avec la construction par l’architecte Philippe Chiambaretta de la nouvelle Tour Total, « The Link ». Deux grattes ciels de 244 et 174 mètres de haut, reliés entre eux - prouesse architecturale - sur 35 niveaux.

Aujourd’hui, « ce sont des tours ‘mini-quartiers’, pas seulement des bureaux », décrit Anne-Laure de Chammard, Présidente de Bureau Veritas Construction, contrôleur technique et sécurité de plusieurs chantiers majeurs de la dalle.

Ces tours accueillent en leur sein des commerces, des salles de sports, des espaces dédiés aux nouvelles formes de travail. En témoigne l’arrivée à La Défense de Kwerk, spécialiste des espaces de travail partagés, zen et design, qui cohabite dans la tour First avec des grands acteurs internationaux plus traditionnels comme Ernst & Young. « La Défense est maintenant pensée comme un lieu animé par une activité du matin au soir, de manière décorrélée des horaires de bureau. L’inauguration de la U Arena (aujourd’hui Paris La Défense Arena) en est l’illustration la plus spectaculaire, elle apporte avec elle un nouveau public et une nouvelle offre de commerces et de restauration », détaille Anne-Laure de Chammard. 

Chaque tour a son identité propre

Souvenez-vous : au tournant des années 2000, le quartier, en marge de Paris, est en mal de nouveaux projets et perd de la vitesse, symbolisé par un taux de vacances des bureaux qui finira par dépasser les 13 % en 2013. La Défense est alors le symbole du quartier de travail à l’ancienne, minéral, mono-spécialisé, sans proposition architecturale forte. « Le déclin menaçait », se souvient Patrick Devedjian, Président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, qui salue dans L’Opinion la création de Paris La Défense, l’Etablissement public de gestion de la Défense. 

Paris La Défense mène désormais une politique fondée sur des projets urbains et architecturaux ambitieux. Les projets d’aménagement encouragent les connexions avec les villes avoisinantes et la mixité des usages (logements étudiants et écoles de management, commerces, restaurants, espaces événementiels). Et les grands projets de tours fleurissent : jamais le territoire n’aura connu autant de projets ambitieux dans un laps de temps aussi court.

Une transformation d’une complexité parfois insoupçonnée. « Ces chantiers de tours doivent surmonter de multiples obstacles liés à la fois aux contraintes de l’espace sur lequel elles sont construites - domaine public, bâtiment en activité et autres chantiers - et à la forme originale de la tour. C’est là que nous apportons notre expertise, pour protéger à la fois les intervenants du chantier et les usagers alentours », explique Anne-Laure de Chammard.

Un exemple ? La tour Saint Gobain, 38 étages surmontés d’une tête de verre de 40 mètres de haut, composée de vitres de 800 kilos chacune… « Les ouvrages qui naissent dans le quartier sont tous de belle facture architecturale. Et bien sûr, pour nous, dès qu’un architecte accentue son imagination sur un projet, cela commence à se tendre en termes techniques », explique Alain Méjane, directeur adjoint de Bureau Veritas Construction. « Ces ouvrages passionnent nos ingénieurs ! »

Finis les immeubles sans âme, aujourd’hui, tout ce qui sort de terre a une identité propre, et est conçu comme une véritable vitrine pour les entreprises qui les occupent. Dans sa nouvelle logique architecturale, le quartier devient un élément patrimonial à part entière de Paris, fortement identifié, à la manière de la skyline de Manhattan à New York. 

Dans les profondeurs de La Défense

Si La Défense prend de la hauteur avec la construction de « The Link », de « Hekla », de « Trinity » et de ses tours « cousines » qui donnent le vertige, elle se métamorphose aussi sous terre. Le RER Éole devrait pointer le bout de ses wagons d’ici 2022 en gare de Nanterre, avant de poursuivre sa route jusqu’à Mantes-la-Jolie à l’horizon 2024. Une vraie révolution qui fera de La Défense l’un des principaux hub du futur Grand Paris.

Début janvier, Virginie, tunnelier « monstre » de 11 mètres de diamètre et 90 tonnes sur la balance, a commencé à forer les galeries de ce qui, à terme, permettra de créer une continuité dans la liaison de l’Est à l’Ouest parisien. « On n’a pas creusé autant de tunnels en Ile-de-France depuis très longtemps ! », se souvient Alain Méjane.

« En tant que contrôleur technique sur ce chantier comme sur celui du Grand Paris Express, nous nous assurons que ce qui se passe à 35 mètres de profondeur n’a pas de conséquence pour les infrastructures à la surface », explique Anne-Laure de Chammard. Bureau Veritas réalise des diagnostics de vulnérabilité et s’assure que les forages ne font pas vibrer les immeubles et n'engendre pas de dégradations.

Ces politiques de grands projets (aménagement urbain, infrastructure et tours) semblent déjà porter leurs fruits. Le quartier d’affaire a renoué avec un taux de vacance dans ses plus bas historiques, inférieur à 5 % selon le cabinet Knight Frank, tandis qu'au même moment, de l’autre côté de la Manche, le Brexit fait peser une lourde incertitude sur le poids économique du concurrent britannique…

Besoin d'une information ?

Cliquez-ici