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Dès 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) imposera aux PME cotées et aux grandes entreprises la réalisation d’un reporting extrêmement précis en matière de développement durable.

«Saisir l’opportunité CSRD»

1 jan. 2024 - 2 min

Dès Janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) imposera aux PME cotées et aux grandes entreprises la réalisation d’un reporting extrêmement précis en matière de développement durable. Une contrainte, mais surtout une opportunité à saisir pour accélérer sa transition et transformer ses pratiques, estime Marc Boissonnet, Vice-Président Exécutif Affaires Publiques et Directeur du Développement Durable du Groupe Bureau Veritas.

Quels sont les impacts de la directive CSRD sur les entreprises ?

Marc Boissonnet, Vice-Président Exécutif Affaires Publiques et Directeur du Développement Durable du Groupe Bureau Veritas.

Premier aspect : le nombre d’entreprises concernées. Jusqu’à présent, avec la NFRD, seules les entreprises de plus de 500 salariés devaient publier chaque année un reporting extra-financier. Avec la CSRD, les structures de plus de 250 salariés et les PME cotées (voir encadré) doivent élaborer un reporting très précis sur les questions de développement durable. À l’échelle européenne, environ 5 fois plus d’entreprises entrent dans le champ d’application !

Deuxième aspect marquant : la nature du reporting. Jusqu’alors, les entreprises restaient libres de publier les informations qu’elles souhaitaient. Il pouvait exister une tentation, en cas de dégradation des résultats sur certains indicateurs par exemple, d’éluder cette donnée peu valorisante. Désormais, la CSRD impose une structure à ce reporting : les entreprises devront déclarer toutes les informations exigées par les normes de reporting pour chaque thème ESG considéré comme matériel, sans occulter quoi que ce soit. Ainsi, les entreprises doivent non seulement se structurer pour collecter et diffuser des données fiables, mais aussi mettre en œuvre des plans d’actions pour s’inscrire dans une trajectoire de durabilité et de progrès.

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Marc Boissonnet
Marc
Boissonnet

Vice-Président Exécutif Affaires Publiques et Directeur du Développement Durable

Bureau Veritas

À l’échelle européenne, environ 5 fois plus d’entreprises entrent dans le champ d’application de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)

 

Finalement, est-ce une contrainte ou une opportunité ?

Marc Boissonnet : On ne peut pas nier que la directive ajoute une contrainte supplémentaire aux entreprises.  À l’avenir, elles devront introduire de nouveaux concepts, comme la double matérialité, de nouveaux indicateurs, des plans de transition qui mettent en marche l’entreprise et comblent les écarts perçus.

Mais je considère que cette directive représente surtout une grande opportunité, et ce à de multiples égards. D’abord, le fait de disposer de normes va standardiser les rapports, et donc faciliter les comparaisons et les suivis. Un vrai intérêt pour les analystes, les investisseurs mais aussi les acheteurs, qui pourront mesurer les performances de leurs fournisseurs et encourager les plus timides à rattraper leur retard.

Ensuite, la norme va aider de nombreuses entreprises à structurer leur reporting : quels indicateurs, quels objectifs, quel plan suivre pour parvenir à la cible… La directive fournit une méthodologie de reporting précise avec un guide pour l’analyse de la double matérialité. À la clé, une information mieux partagée entre les acteurs.

Enfin, c'est surtout une formidable opportunité de mobilisation et de mise en marche. Derrière la rédaction de ce rapport, l’objectif reste d'agir pour le climat, pour la biodiversité, pour l'égalité, pour la planète… Une manière d’avancer plus vite et plus efficacement. En somme, la CSRD c’est une contrainte et une opportunité à la fois. Mais surtout une réalité pour permettre aux entreprises de s’engager dans la voie du progrès responsable.

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Quels conseils donnez-vous aux entreprises ?

Marc Boissonnet : De faire appel à Bureau Veritas ! Nos experts pourront répondre aux questions posées… Mais j’ai conscience que toutes les entreprises, notamment les PME, ont parfois des ressources limitées pour faire appel à des partenaires experts et indépendants. Pour contourner cet obstacle, je leur recommande de se tourner vers leur chambre de commerce et d'industrie ou leur fédération professionnelle, pour voir quels guides existent ou quelles démarches collectives pourraient être engagées. 

Deuxième conseil : avancez progressivement. Il s’agit d’un travail de fond qui bouleverse les habitudes. Je l’ai exprimé à de nombreuses reprises au Parlement et auprès de la Commission européenne, et je crois que chacun est désormais sensibilisé : la marche à franchir est importante pour les entreprises. Tout le monde ne sera pas prêt la première année, et les auditeurs devront intégrer cette difficulté et atténuer leur jugement, au moins au début.
Mais progressivement ne veut pas dire tardivement : il faut s'y mettre urgemment car les premiers audits vont démarrer fin 2024, sur la base des données collectées depuis le début de cette même année. C’est donc le moment de se lancer !

Comment Bureau Veritas accompagne cette transformation ?

Marc Boissonnet : Nous proposons aux entreprises, partout en France, un accompagnement sur-mesure, en fonction de leur typologie et de leur budget, afin de les aider à répondre aux exigences de cette directive. Par ailleurs, Bureau Veritas, fort de son expertise en matière d’audit, devrait pouvoir opérer la vérification des rapports des futurs reportings CSRD. Clairement, dans toutes ses activités, Bureau Veritas s’impose comme un acteur de la durabilité. L’expertise CSRD s’ajoute aux offres existantes que nous proposons à nos clients à travers notre suite de services et de solutions, la Ligne Verte BV. Feuille de route RSE, stratégie de décarbonation, réduction des consommations énergétiques… notre entreprise est présente sur tous ces sujets partout dans le monde. La CSRD constitue un nouvel enjeu pour nos clients et une fois de plus nous sommes à leur côté pour bâtir un monde de confiance !


 

La directive CSRD en bref

Votée par le Parlement européen en novembre 2022, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) fixe des obligations en matière de reporting extra-financier des entreprises. Ce reporting se structure autour de 12 ESRS (European Sustainability Reporting Standards) : 2 généraux et 10 spécifiques (5 pour l’environnement, 4 pour le social, 1 pour la gouvernance). Chaque critère ESG (changement climatique, biodiversité, etc.) doit ensuite être soumis à une analyse de double matérialité qui vise à prendre en compte :

  • Les impacts de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel. C’est la matérialité d’impact.
  • les risques et les opportunités  sur les performances financières de l’entreprise. C’est la matérialité financière ;

S’il existe une matérialité – c’est-à-dire, un impact – alors l’entreprise est tenue de mener un reporting sur cet aspect. La directive est en cours de transposition dans les droits des États membres. Entrée en application : à partir du 1er janvier 2024 pour les grandes entreprises !

CSRD : qui est concerné ?

Les entreprises qui remplissent 2 des 3 critères suivants : 

  • plus de 250 salariés ;
  • plus de 50M€ de chiffre d’affaires net ;
  • plus 20 M€ de total du bilan.

Ainsi que les PME cotées qui remplissent 2 des 3 critères suivants :

  • 10 salariés ;
  • chiffre d’affaires net de 900K€ ;   
  • 450K€ de total du bilan.

10 salariés, 450K€ de total de bilan, 900K€ de CA

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