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Bureau Veritas engagé contre le gaspillage alimentaire

Bureau Veritas engagé contre le gaspillage alimentaire

7 avr. 2023 - 2 min

Premier organisme agréé pour délivrer le « label anti gaspi » par le gouvernement, Bureau Veritas peut désormais auditer les entreprises de la distribution et du retail sur leurs pratiques en matière de gaspillage alimentaire. Il s’agit de la reconnaissance d’une expertise et d’une indépendance, au service d’un enjeu sociétal majeur. Explications.

Chaque année, 9 millions de tonnes de nourritures parfaitement consommables finissent à la poubelle, dont 14 % lors de l’étape de distribution ! * Un gaspillage intenable dans le contexte social et environnemental actuel. Pour y remédier, les lois Garot et AGEC ont fixé de nouvelles obligations aux professionnels. Le durcissement législatif opéré il y a quelques années s’accompagne aujourd’hui d’une démarche volontaire, destinée aux entreprises qui souhaitent s’engager encore plus fortement. C’est le sens du « Label Anti Gaspi » porté par le ministère de la Transition écologique et construit pendant 2 ans avec toutes les parties concernées : professionnels, associations de consommateurs et experts externes, comme Bureau Veritas. Officiellement présenté le 1er mars par Bérangère Couillard, Secrétaire d'Etat à l’Ecologie et à la Cohésion des Territoires, ce label sera remis uniquement par des organismes experts indépendants. Bureau Veritas est le 1er à avoir décroché l’agrément, dès le 3 mars 2023.

« C’est ce que nous appelons un label « sur le carrelage », dans le sens où tout se base sur un travail de terrain au sein d’un hypermarché par exemple, détaille Emmanuel Audoin, responsable innovation Agro Bureau Veritas France. Dans un hypermarché, un audit d’1,5 jour est nécessaire pour vérifier que toutes les mesures prévues dans le référentiel sont bien appliquées. »

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Les critères sont regroupés en 3 grands domaines d’action :

  • Politique d’achat. Cela se traduit par l’optimisation des commandes et la gestion des stocks. Par exemple, si les yaourts en paquet de 16 se vendent moins bien, il faut basculer sur des packs de 8.
  • Bonnes pratiques de commercialisation. Concrètement, il s’agit de former les salariés (adopter de bons réflexes comme replacer les produits frais non achetés rapidement dans un réfrigérateur), sensibiliser les clients (limiter les manipulations des fruits et des légumes, ce qui les abîme) et bien gérer les denrées périssables (mise en place de rayons promotionnels pour les produits avec une courte date limite de consommation).
  • Gestion des invendus et du don. Des partenariats avec des associations doivent exister pour assurer le don de denrées consommables, mais aussi veiller à la qualité de ces dons.

« Pour les points de vente, c’est aussi un enjeu d’image vis-à-vis des clients et un enjeu économique : gaspillage rime avec pertes. »

Emmanuel Audoin, responsable innovation Agro Bureau Veritas France

Une démarche propre à chaque point de vente

Le label est destiné aux distributeurs : GMS, Cash and carry, grossistes, métiers de bouche. Les critères très concrets font que le label est décerné site par site, et non au niveau d’une enseigne dans sa globalité. Dans la grande distribution, chaque magasin doit donc s’engager dans la démarche. « Nos échanges avec plusieurs directeurs montrent une forte attente de leur part. Ils y voient un vrai levier de mobilisation en interne, tant le sujet est fédérateur et permet d’embarquer l’ensemble des équipes autour d’un sujet sociétal fort. Pour les points de vente, c’est aussi un enjeu d’image vis-à-vis des clients et un enjeu économique : gaspillage rime avec pertes. »

Tous les acteurs concernés partagent le même référentiel. Les grossistes, les boulangers, les primeurs, les traiteurs : toute la chaîne de distribution est soumise à des critères identiques. En s’adaptant aux spécificités de chacun ! « Le label est discriminant : une structure labellisée l’est sur une échelle de 1 à 3 étoiles, pour valoriser les démarches les plus abouties. Surtout, l’audit par un organisme agréé renforce l’indépendance du contrôle et prouve qu’il ne s’agit pas de greenwashing. Tiers de confiance indépendant, Bureau Veritas dispose d’une expertise reconnue en la matière. Des labels comme « Manger Éco-responsable » intègrent déjà la notion de lutte contre le gaspillage dans leurs critères. »

 

Objectif de la loi : 50 % de réduction par rapport au niveau de 2015 dans les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective d’ici 2025.

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Nina Stief

La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des priorités de Carrefour. Nous n’avons pas attendu le label pour engager des actions, mais l’existence d’un référentiel partagé vient encadrer les pratiques, apporter plus de sens et donner de la lisibilité à nos clients. Cette démarche répond à un enjeu sociétal, environnemental, économique et surtout éthique.

Nina StriefCheffe de projet RSE, Carrefour

« Ce label apparaît comme une évidence »

L’hypermarché Carrefour de Montesson (78) est le tout premier à décrocher le Label. Bureau Veritas a accompagné l’enseigne, qui encourage fortement la démarche auprès de ses points de vente. Nina Stief, chef de projet RSE Carrefour, revient sur les enjeux.

« La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des priorités de Carrefour. Nous n’avons pas attendu le label pour engager des actions, mais l’existence d’un référentiel partagé vient encadrer les pratiques, apporter plus de sens et donner de la lisibilité à nos clients. Cette démarche répond à un enjeu sociétal, environnemental, économique et surtout éthique.

Concrètement, nous agissons sur l’ensemble de la chaîne. Côté entrepôt, de nombreux outils contribuent à la gestion des stocks pour réduire leur immobilisation. Pour l’approvisionnement magasin, nous nous appuyons sur des prévisions de vente, avec une intervention humaine qui permet de les ajuster en fonction des aléas : si la météo prévoit une semaine de pluie au mois de juin, nous anticipons une diminution de l’activité barbecue par rapport aux prévisions et réduisons donc les livraisons au rayon boucherie.

En magasin, pour mieux gérer les DLC (dates limites de consommation), les équipes disposent des stocks en temps réel et savent quels produits déplacer dans le rayon « DLC courtes » et quelles promotions leur appliquer. Autres actions : la mise à disposition d’œufs en vrac – pour éviter de jeter toute la boîte quand un seul œuf est cassé – un panier « anti gaspi » avec des fruits et légumes plus mûrs mais parfaitement consommables, ou encore la réparation de boîtes déchirées. Par exemple les céréales : si le plastique qui protège les aliments est intact, nous scotchons la boîte et la mettons en vente avec une réduction.

Ces actions mobilisent les collaborateurs du magasin, fortement sensibilisés à ces questions. Pour nous, le label est apparu comme une évidence. En 2023, nous espérons que 20 magasins (proxi, market et hyper) puissent obtenir le label, avant d’accélérer en 2024. Le lien de confiance qui s’est noué avec Bureau Veritas, son expertise sur ces sujets et sa présence territoriale, en France et à l’étranger, nous encouragent à poursuivre dans cette voie ! »
 

 

*Source Ademe

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