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France 2030, plan de relance, stratégie nationale hydrogène... la France met les bouchées doubles pour l’hydrogène vert. À terme, 100 000 personnes pourraient être employées dans cette filière, qui se structure... et doit se former. Bureau Veritas, avec Engie, Total Energies et l’Ensosp (École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers) propose une formation à la maîtrise du risque Hydrogène. Une première en France.

H2 Risk Safety Training Academy : la première formation dédiée à l’Hydrogène en France

15 nov. 2021 - 3 min

France 2030, plan de relance, stratégie nationale hydrogène... la France met les bouchées doubles pour l’hydrogène vert. À terme, 100 000 personnes pourraient être employées dans cette filière, qui se structure et doit se former. Bureau Veritas, avec Engie, TotalEnergies et l’Ensosp (École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers) propose une formation à la maîtrise du risque Hydrogène. Une première en France. Comment va-t-elle se dérouler et que garantit-elle ? Explications.

Quel avenir pour l’hydrogène en France ?

Le président de la République accorde une place de choix à l’hydrogène dans le futur énergétique de la France. En effet, Emmanuel Macron estimait récemment que « sur l'hydrogène vert, nous pouvons être leaders », lors de sa présentation du plan de financement de trente milliards d’euros, le 12 octobre 2021. Pour lui, il ne faut en aucun cas « répéter les erreurs des autres énergies renouvelables en n'investissant pas sur l'offre », et donc se donner les moyens de nos ambitions, avec comme objectif annoncé la construction d’ici à 2030 de deux immenses usines de fabrication d’électrolyseurs à même de produire de l’hydrogène « vert ».

Décarboner les filières d’industries lourdes sera une des priorités assignées à la production de cet hydrogène « vert ». Cette production sera en partie assurée par les énergies renouvelables qui recevront au titre de ce plan un soutien de 500 millions d’euros.

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Une filière à structurer et à former

La complexité et la croissance rapide de la filière hydrogène font naître un fort besoin en formation et en main d’œuvre pour les prochaines décennies. Ainsi, selon l’observatoire de l’hydrogène VIG’HY, plus de 100 000 emplois pourraient être créés d’ici à 2030. Quels métiers et quelles compétences seront clés pour réussir la structuration du secteur ? 84 d’entre eux sont d’ores et déjà considérés comme indispensables par l’observatoire et 17 sont recensés comme « en tension ».

Bureau Veritas France, Engie, TotalEnergies et l’Ensops (Ecole Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers) ont choisi ensemble de prendre l’enjeu de la formation des acteurs de la filière hydrogène et de la sensibilisation citoyenne à bras-le-corps, en créant la H2 Risk Safety Training Academy, sous-projet de MASSHYLIA, formation sur la sécurité des installations industrielles liée à la production d'hydrogène.

« Cette formation fait partie d’un effort commun pour faire naître des règles et des pratiques communes autour de la production et de l’utilisation de l’hydrogène » précise Antoine Dutertre, membre de la division HSE chez TotalEnergies. Cela afin de renforcer la sécurité sur l’ensemble de la filière, et les connaissances du grand public sur les bons usages à mettre en œuvre. Pour ce faire, le programme rassemble des acteurs divers, aux savoir-faire complémentaires dans l’optique de fédérer les expertises sur le sujet de l’hydrogène : « Les meilleurs experts en sécurité industrielle ont été rassemblés du côté d’Engie et de TotalEnergies, en gestion d’intervention chez l’Ensops, et en maîtrise des risques et réglementation chez Bureau Veritas » explique Olivier Machet, Senior Vice President hydrogen development chez Engie.

Travailler avec un gaz comme l’hydrogène, inflammable et très réactif, c’est aussi travailler avec des risques. Ce vecteur énergétique a cependant des avantages : « sa légèreté lui permet de se diluer et de se diviser aisément et son rayonnement est plus faible que celui d’autres gaz en cas de risques de feux».
Le principal changement réside dans les nouveaux usages de l’hydrogène. Auparavant principalement manipulé dans des contextes industriels maîtrisés, ce gaz est maintenant dirigé vers des installations de tailles plus modestes et vers des usages différents. La métamorphose de la filière nécessite donc de former des salariés qualifiés et de sensibiliser une population, en particulier aux risques liés à son utilisation, « de façon à faire de l’hydrogène un élément tout aussi sûr que d’autres sources d’énergie ». Il est donc nécessaire d’expliquer au grand public que l’hydrogène est un produit dangereux, à utiliser avec précaution, tout comme le gaz naturel ou d’autres produits énergétiques.

Bureau Veritas, en tant que tiers de confiance et également organisme de formation, est impliqué depuis des années dans la filière hydrogène. « De nombreuses entreprises se développent sur la filière hydrogène : la formation est une première étape indispensable pour que les équipes d’un projet s’approprient les risques » indique Clément Poutriquet, directeur du développement hydrogène chez Bureau Veritas France. Tout professionnel souhaitant développer ses connaissances sur les risques hydrogène pourra ainsi s’inscrire à ce programme via le site internet Formation de Bureau Veritas.

Un enjeu de sécurité, et de vitalité économique : « Si les premières installations ne fonctionnent pas, des problèmes d’acceptabilité de cette filière naissante en découleront », prévient Olivier Machet. Il est donc impératif, selon lui, d’intégrer les risques et la question de la sécurité le plus en amont possible.

H2 Risk Safety Training : une formation sur mesure

La formation s’adresse à un très large public : élus, ingénieurs, concepteurs, pompiers... Pour adapter au mieux le programme à chaque besoin, trois parcours distincts sont ainsi proposés. Un module « Basic » (deux heures) s’adresse au grand public et visera à le sensibiliser au fonctionnement de la filière hydrogène et aux risques associés. Un deuxième volet « Intermédiaire » cible un public plus expérimenté, alors qu’un module « Avancé » sera destiné à la formation d'experts pour la conception, la prévention et l'intervention des installations.

H2 Risk Safety Training se démarquera notamment grâce à une combinaison d’aspects théoriques et industriels, et des capacités pratiques de démonstration. Et le lieutenant-colonel Laurent Lecomte d’ajouter : « L’Ensosp dispose d’une plateforme unique en Europe de formation aux risques technologiques et aux nouveaux vecteurs d’énergie, spécifiquement conçue pour mettre les apprenants en conditions réelles. Les participants à la formation pourront ainsi observer des pressions d’hydrogène gazeux allant jusqu’à 700 bars. »

Des interventions sur des conteneurs à pile combustible, une station de ravitaillement, des véhicules et d’autres infrastructures seront également présentés.

La formation labellisée Capenergies présente de sérieux atouts et témoigne de la politique « zéro accident » mise en avant par Engie et TotalEnergies, en privilégiant la qualité à la quantité. « On veut créer de l’intimité en maintenant de faibles effectifs favorisant la transmission de savoir », révèle Olivier Machet, avec pour ambition ultime de « faire la formation au niveau européen, voire mondial ».


Hydrogène vert, de quoi parle-t-on ?

Produire de l’hydrogène peut se faire suivant plusieurs procédés distincts. Les plus répandus sont les technologies dites de reformage et de gazéification, utilisant respectivement gaz naturel et charbon (et biomasse). Ces procédés sont émetteurs de CO2, bien que l’utilisation de biogaz et de biomasse et le couplage avec des dispositifs de stockage ou de captage de dioxyde de Carbone permettent d’en atténuer les effets polluants. Une troisième option, l’électrolyse, permet au producteur de récupérer l’hydrogène contenu dans une molécule d’eau en l’exposant à un courant électrique. Si l’énergie utilisée pour produire ce courant électrique est une source décarbonée, on parle alors d’« hydrogène décarboné ».
 

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