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Une main passe une loupe sur un trombinoscope d'entreprise illustrant la diversité de genre, d'origine géographique, d'âge, etc.

Avec le label GEEIS, combattre les inégalités hommes-femmes en entreprise

6 déc. 2020 - 2 min

Lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes en entreprise : tels sont les objectifs du label Gender Equality European & International Standard (GEEIS). Des objectifs en ligne avec ceux du plan de relance annoncé par le gouvernement, qui met l’accent sur la solidarité et la non-discrimination entre les Français.

Créé en 2010, le label GEEIS - pour Gender Equality European & International Standard -  évalue et valorise les entreprises ayant une démarche volontariste en matière d’égalité femmes-hommes. « Ce label a été créé à la demande d’entreprises privées qui avaient besoin d’un outil de pilotage pour assurer l’égalité entre les hommes et les femmes dans toutes leurs filiales », explique Cristina Lunghi, fondatrice de l’association Arborus, à l’origine du label.

Concrètement, les entreprises volontaires s’engagent à respecter neuf critères quantitatifs et qualitatifs très précis sur la formation et la sensibilisation, les pratiques de rémunération, l’équilibre vie personnelle/ vie professionnelle, la gouvernance… « Avec ce label les entreprises sont guidées étape par étape et bénéficient d’un même outil à appliquer dans l’ensemble de leurs filiales », ajoute-t-elle.

Une volonté d’inclusion incontournable aujourd’hui, selon Marie-José Dacy,  Responsable de Projets au sein de Bureau Veritas, l’organisme qui réalise les audits dans les entreprises. « Le label fête cette année ses 10 ans. Il a évolué en incluant la diversité. Le label est parfaitement en adéquation avec la volonté des entreprises de déployer une approche RSE pragmatique sur ces sujets. Il est tout à fait aligné avec les attentes en France. »

Progresser au fil des ans

Pour obtenir le précieux sésame, les entreprises doivent montrer les actions qu’elles mettent en œuvre. « Les entreprises sont notées  pour chaque critère (noté de 1 à 5, NDLR) », détaille Marie-José Dacy. Le label est délivré pour une durée de quatre ans avec un audit tous les deux ans.
 « Nous sommes dans un esprit d’amélioration continue. L’objectif pour les entreprises est de  progresser d’un audit à l’autre. Et nous pouvons constater au fil des années  une hausse du niveau de tous les labellisés », précise-t-elle. L’audit réalisé sous l’égide de Bureau Veritas concerne le siège des entreprises mais aussi l’ensemble de leurs filiales, souvent réparties dans le monde entier. Les auditeurs se déplacent sur site ou bien réalisent leurs interviews par visioconférence.

Une meilleure cohésion dans les entreprises

Le label connaît une belle réussite avec, à son actif, 120 entreprises* labellisées dans 48 pays.  Parmi les pionnières, Orange ou Kéolis, en tirent de nombreux avantages. « En plus de nous aider à évaluer et à déployer notre politique au niveau mondial, ce label nous apporte plusieurs bénéfices : en termes d’image d’abord, mais également de cohésion interne », explique Marie-Dominique Leclère, Directrice égalité professionnelle du Groupe Orange, engagé depuis 2011. Orange a progressivement déployé le label dans 20 pays. 

« Un autre avantage du GEEIS est de favoriser le partage des bonnes pratiques entre les différentes filiales, précise Sue Berry, International Diversity Project Manager au sein du Groupe Orange. L’Espagne a, par exemple, mis en place un programme d’accompagnement des femmes victimes de violence. Cela nous a inspirés au niveau de la France mais aussi dans nos filiales du monde entier. »

Pour Tiphaine David Le Mahier, Responsable différenciation et engagement chez Keolis, le label GEEIS permet aux entreprises de structurer leur démarche en faveur de l’égalité.
« Il nous permet de proposer à nos filiales des objectifs chiffrés et des outils concrets, ce qui est fondamental pour nous car nous avons mis l’égalité au cœur de notre marque employeur », détaille-t-elle. Et les résultats sont là : en 2019, les femmes représentaient 21,4 % des effectifs du groupe, contre seulement 20,3% deux ans plus tôt.

Autre aspect, le label GEEIS n’est pas l’apanage des grands groupes. « Des entreprises de toutes tailles et de tous les secteurs souhaitent   recevoir le label afin de valoriser leur politique d’intégration sociale et d’inclusion », détaille Marie-José Dacy.

Evoluer jusqu’à intégrer l’intelligence artificielle

En 2017, le label s’est enrichi, avec la création du GEEIS Diversity, qui intègre l'analyse des discriminations liées à l'âge, l'origine sociale ou ethnique, le handicap, le fait religieux… L’objectif étant de promouvoir la mixité des profils parmi les genres.

L’année suivante, la démarche a été mise à l’honneur à l’ONU, grâce au trophée GEEIS-SDG, une manière de relier l’égalité entre les hommes et les femmes et les Objectifs de Développement Durable. « Un moyen d’intégrer encore davantage toutes les actions menées par les entreprises en faveur de l’égalité des chances et de l’environnement dans une démarche unique, globale et réfléchie », souligne Cristina Lunghi.

Dernière brique ajoutée cette année : l’intelligence artificielle (IA). Si cette technologie est un formidable levier de développement et de progrès dans de nombreux domaines, l’IA peut être aussi « un facteur d'inégalité », met en garde Cristina Lunghi. En cause ? « Elle peut accentuer certains biais et évacuer certains publics, souvent les femmes, dans les processus de recherche de candidats par exemple. » Le premier audit IA réalisé par Bureau Veritas a eu lieu en novembre 2020 et le premier label décerné en décembre, à Orange. Son objectif est de vérifier que les services des ressources humaines et leurs prestataires qui créent les algorithmes sont formés et sensibilisés à ces problèmes de biais sélectifs.
* 120 structures juridiques.

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