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 textes Post-Lubrizol

Après l’incendie de l’usine Lubrizol, quelles mesures pour mieux gérer le stockage de produits chimiques ?

23 sep. 2021 - 2 min

Deux ans après l’incendie d’une usine située à Rouen, des « mesures Post-Lubrizol » entrent progressivement en vigueur pour accroître la sécurité des sites dits sensibles. De nombreuses entreprises françaises sont concernées par ces réglementations. Le #MagBV fait le point sur ces actualités.

Le 26 septembre 2019, un incendie d’origine inconnue se déclarait dans l’entreprise Lubrizol de Rouen, site classé SEVESO seuil haut. Près de 10 000 tonnes de produits chimiques de cette usine de lubrifiants automobiles ont brûlé. Depuis, des “mesures Post-Lubrizol”, à savoir 2 décrets et 5 arrêtés ministériels, ont été mis en place avec des conséquences importantes pour de nombreuses entreprises françaises. Elles concernent tous les sites classés SEVESO, mais également les entrepôts logistiques ou entreprises qui utilisent ou stockent une certaine quantité de matières inflammables (ICPE, soit installation classée pour la protection de l'environnement).

Parmi les leçons tirées de l’incendie de Lubrizol, le besoin d’une visibilité claire et précise de l’état des stocks des entreprises. « Durant le sinistre de Rouen, les responsables n’ont pas su dire ce qui était en train de brûler. Et ne le savent toujours pas depuis … Or il est capital de connaître la nature des émissions afin de savoir ce qui est potentiellement dangereux pour les riverains et l’environnement », explique Alexia Montchaud, Cheffe de Projet Environnement au sein de Bureau Veritas

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Frederic Caillaux

Avec l’aide de Bureau Veritas, les entreprises concernées peuvent décrypter les textes, identifier les nouveaux enjeux réglementaires pour chaque site et définir leur stratégie de mise en conformité

Frédéric CaillaudDirecteur métier HSE, Bureau Veritas

Pas moins de 5 des 7 textes publiés le 26 septembre 2020 sont entrés en vigueur au 1er janvier 2021, avec des échéances d’application s’étalant jusqu’au mois de janvier 2026. Un casse-tête pour certaines usines non préparées. « Avec l’aide de Bureau Veritas, les entreprises concernées peuvent décrypter les textes, identifier les nouveaux enjeux réglementaires pour chaque site et définir leur stratégie de mise en conformité, notamment grâce à des journées d’accompagnement ou via des formations. » explique Frédéric Caillaud, Directeur métier HSE, Bureau Veritas.

L’amélioration de la préparation des sites en cas d’incident


Concrètement, depuis le 1er janvier 2021, les sites SEVESO Seuil Haut doivent chaque année réaliser un exercice au titre du Plan d'Opération Interne (POI), une obligation auparavant triennale. Par ailleurs, d’ici au 1er janvier 2023, les sites SEVESO Seuil Bas devront se doter soit d’un POI, soit d’un plan de secours pour l'intérieur de l'établissement en cas d’accident, qui désigne notamment les salariés qualifiés pour son exécution.

D’autres échéances approchent également:

  • À compter du 1er janvier 2022, obligation pour tous les sites de mettre en place un état des stocks des matières combustibles avec une contrainte de mise à jour quotidienne ou hebdomadaire selon la dangerosité, via un outil informatique ;
  • À compter du 1er janvier 2022, obligation pour tous les entrepôts soumis à autorisation d’intégrer dans leur plan de défense incendie (PDI) la liste des premiers prélèvements environnementaux à réaliser en cas d’incident sur site et les moyens et organisation nécessaires pour leur réalisation ;
  • À partir du 1er janvier 2023, cette même contrainte s’appliquera à tous les établissements SEVESO, qui devront l’intégrer dans leurs plans d’opérations internes (POI)

Pour être en mesure d’anticiper les prélèvements à réaliser en cas d’incident, les entreprises doivent tout d’abord mettre sur le papier les différents scénarii auxquels ils peuvent faire face, faire l’inventaire des substances à rechercher et prévoir les moyens humains et matériels nécessaires aux prélèvements. Afin d’être prêt 24h/24 et 7j/7, un système d’astreinte devra notamment être déployé.

Pour faire face à ces nouvelles obligations, les experts de Bureau Veritas proposent un accompagnement global : identification des substances, des besoins matériels et de déploiement des moyens humains (deux personnes à chaque fois) afin de réaliser les prélèvements nécessaires en cas d’incident. « La réglementation permet de mutualiser les contrats d’astreintes : sur une même zone, plusieurs entreprises peuvent donc faire appel à nos équipes et limiter l’impact financier », explique Frédérique Pradignac, Chargée de projets HSE chez Bureau Veritas.

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Parmi les futures réglementations d’envergure, citons également la réalisation d’un plan de défense incendie (PDI) pour tous les entrepôts, obligatoire à compter du 31 décembre 2023. « C’est une mission importante, et nous sommes là pour aider les entreprises à la réaliser, notamment via la maîtrise du logiciel FLUMilog qui modélise les conséquences d’un incendie », résume de son côté Alexia Montchaud.

Des milliers de sites concernés

Après l’annonce des nouvelles réglementations, l’organisation professionnelle France Chimie avait estimé que 450 millions d’euros seraient investis dans les prochaines années par les industriels du secteur pour moderniser entrepôts et sites de stockage. Outre le secteur de la chimie, 2300 entrepôts et 2500 sites autorisés et SEVESO vont investir 3 milliards d’euros pour mettre aux normes leurs infrastructures, selon France Chimie.

Contraignant, cet ensemble de nouvelles réglementations est également une opportunité pour les entreprises d’optimiser la gestion de leurs produits chimiques. Réglementations environnementale, européennes, obligations relatives au transport, code du travail... cela peut très vite être difficile à suivre pour certaines entreprises. « Nous proposons une vision personnalisée et globale de la réglementation des produits chimiques sur toute la chaîne logistique, de l’arrivée des produits sur site à leur fin de vie et leur évacuation, explique Frédérique Pradignac. Cela passe par un diagnostic initial, et des propositions d’actions correctrices afin de s’assurer de la bonne conformité à chaque étape ». Le but, aboutir à un site qui maitrise parfaitement la gestion de ses produits chimiques, pour toujours plus de sécurité.


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