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Portrait d'un jeune agriculteur debout dans un champ

Agriculture bio : le « local », argument de plus en plus convaincant

29 mar. 2021 - 2 min

Pourquoi se convertir au bio ? Pour protéger l’environnement et la santé répondent les producteurs, qui mettent en avant l’essor des circuits courts. Le MagBV revient sur les conclusions du baromètre Bio by BV, une enquête menée auprès de 1 000 producteurs chaque année. Explications.

12 milliards d’euroschiffre d’affaires des produits bio en France, en 2019

La crise sanitaire consécutive à la propagation du coronavirus a renforcé une tendance de fond observée depuis plusieurs années : les Français consomment de plus en plus de produits Bio1. Cette tendance fait suite à une forte croissance de ce secteur observée avant la crise : avec près de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (plus 1,3 milliard d’euros en un an2), le marché français des produits bio se hisse à la hauteur de son homologue allemand, leader européen.

Dans ce contexte, Bureau Veritas France donne la parole aux producteurs « bio » et a interrogé ses clients certifiés3 pour connaître leurs motivations et leurs attentes.

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Cette enquête permet de conforter les tendances déjà observées en 2019 mais avec des avis plus tranchés : en effet, la protection de l’environnement et la préservation de la santé arrivent très largement en tête des motivations. Ainsi, à la question « qu’est-ce qui motive votre démarche en agriculture biologique ? », près d’un tiers des agriculteurs interrogés répondent « la protection de l’environnement », soit deux points de plus qu’en 2019, 23 % mettent en avant la préservation de la santé (un point de plus) et 15 % le partage des valeurs du Bio, un niveau comparable à celui de 2019. 

Ces réponses arrivent loin devant le changement de modèle de rémunération, la qualité gustative ou la volonté de répondre à une demande des clients.

Autre changement significatif dans cette édition, l’importance de la production « locale ». Interrogés sur les types de certification qui vont devenir incontournables dans les années à venir, 27 % des agriculteurs pensent à la production « locale », alors qu’en 2019, la majorité penchait en faveur du respect de l’environnement. Une bonne nouvelle, puisque les attentes des consommateurs sont ici alignées avec celles des professionnels. En effet, s’il y a une tendance qui semble clairement sortir renforcée de la crise, c’est bien la volonté des consommateurs « d’acheter des produits locaux aussi souvent que possible », estime FranceAgriMer dans une récente étude4. Les consommateurs plébiscitent les circuits courts car ils y voient un double bénéfice : la réduction de l’empreinte carbone et une consommation plus saine.

Cette tendance a un impact sur l’évolution des circuits de consommation et les agriculteurs bio sont une grande majorité (56 %) à tabler sur l’essor de la vente directe, soit 13 points de plus qu’en 2019.
Enfin, comme l’année dernière, la majorité des agriculteurs interrogés (53%) affirment que pour redonner confiance aux consommateurs il est essentiel de communiquer sur le mode de production.

Concernant les freins au développement du bio, 29 % des sondés mettent en avant la concurrence internationale.  Cette année, le système d’aide semble être un moindre problème comparé à 2019 (27 % en 2019 contre seulement 19 % en 2020). C’est désormais le coût de production qui est vécu comme un frein au développement pour 21% des agriculteurs bio interrogés.


Les règles du BIO évoluent

À partir du 1er janvier 2022, une nouvelle version du cahier des charges bio européen, le règlement (CE) n° 2018/848 adopté le 30 mai 2018 est applicable par l’ensemble des États membres de l’UE, mais aussi par tout pays qui souhaite exporter du bio sur le marché européen. Parmi les principaux changements, on retient :

  • L’interdiction des cultures hors-sol : l’hydroponie et la culture en bac seront dorénavant proscrites dans les productions végétales ;
  • L’interdiction de l’emploi de nanomatériaux dans les produits alimentaires bio transformés ;
  • La possibilité pour les petits producteurs de se regrouper pour demander une certification « Bio » collective et ainsi limiter les coûts ;
  • L’obligation pour les produits bio importés de respecter le cahier des charges européen, mettant ainsi sur un pied d’égalité les producteurs européens et ceux des pays tiers.

     

1. Ils sont en croissance soutenue dès le début de la crise (+22% de croissance de CA d’après Kantar WP entre mi-février et mi-avril, puis +17% jusqu’à mi-mai. Plus d’informations voir L’étude de FranceAgriMer : « L’impact de la crise de la COVID-19 sur la consommation alimentaire en France : parenthèse, accélérateur ou élément de rupture de tendances ? » 2020.
2. Agence Bio, chiffres de 2019 étude publiée en juillet 2020.
3. Étude réalisée en novembre 2020 auprès de 1 000 producteurs bio en France
4. FranceAgriMer : « L’impact de la crise de la COVID-19 sur la consommation alimentaire en France : parenthèse, accélérateur ou élément de rupture de tendances ? » 2020.


Les équipes de Bureau Veritas se mobilisent aux côtés de ceux qui souhaitent s’engager en agriculture biologique. Martine Catheline, Gilles Billon et Arthur Sillan animent des sessions d’information avec les acteurs locaux et proposent régulièrement des webinars. Objectifs : se préparer à la nouvelle réglementation Bio et bénéficier des dernières informations sur le Plan de Relance et les subventions à la conversion.
 

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