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Canal Seine Nord, une péniche transportant des matières premières

LE CANAL SEINE-NORD VA « BOOSTER » LE TRAFIC FLUVIAL EN FRANCE

13 mai. 2019 - 2 min

Un chantier emblématique sur lequel Bureau Veritas intervient depuis sa conception.

Le port d’Anvers, deuxième plus grand d’Europe, est immense avec ses 129 kilomètres carrés de conteneurs en provenance du monde entier. C’est le point d’entrée d’une bonne partie des marchandises qui irriguent ensuite le continent. 16 000 navires de fret et 190 millions de tonnes y transitent chaque année. Une étape cruciale dans le transport des biens importés, qui poursuivent leur route à travers le continent. La suite du périple se fait bien souvent par voie fluviale, comme c’est le cas lorsque les marchandises sont destinées à l’Allemagne. Celles-ci embarquent alors sur des barges longues comme un terrain de football, capables d’embarquer l’équivalent de 150 à 300 camions. Autant de véhicules qui ne seront pas sur la route.

Relier la mer du Nord à Paris

Lorsqu’il s’agit de rejoindre la France, le problème est tout autre. Aucun canal suffisamment large ne permet de relier la Belgique à l’Île-de-France. La France, c’est 8500 kilomètres de canaux et de fleuves, le plus grand réseau de voies navigables en Europe… mais seulement 4% des marchandises transportées par voie fluviale … Alors qu’un même conteneur coûte deux fois plus cher à transporter par camion que par péniche…

Au-delà de l’argument économique, l’argument écologique est tout aussi important. Aujourd’hui, réduire le transport routier et son lot de pollution induite est une priorité. Sans compter que les accidents de péniche sont bien plus rares que ceux de camion. Mais alors que faire, pour que ces conteneurs arrivés en Belgique ou même aux Pays-Bas rejoignent l’Île-de-France par voie fluviale ? C’est le sens du projet de liaison « Seine-Nord Europe », un canal reliant l’Oise à l’Escaut, à hauteur de la ville de Cambrai dans le Nord ; un canal à grand gabarit permettant de relier in fine Paris à Rotterdam via Anvers. 106 kilomètres de long, 54 mètres de large : une « autoroute fluviale » capable d’accueillir des barges avec 200 camions à leur bord, et ainsi de réduire une partie des 18 000 camions conteneurs qui circulent quotidiennement sur l’A1 en direction de la capitale traversant la région Hauts de France, notamment la métropole lilloise. Coût total de l’opération : 4,7 milliards d’euros, financés par l’Union européenne, l’État et les régions Hauts de France et Ile de France, et 4 départements de la région (Nord, Pas de Calais, Somme, Oise).

Etienne
Drieu

directeur de la région Hauts-de-France

Bureau Veritas Construction

Ce projet n’est pas commun notamment dans sa durée : on prévoit un chantier s’étalant sur 12 ans !

 

Pour Etienne Drieu, directeur Bureau Veritas Construction de la région Hauts-de-France, le chantier est emblématique : « Ce nouveau canal de grand gabarit permettra d’augmenter le volume porté par un seul transporteur. Cela répond à des enjeux de flux logistiques et de croissance de l’Île-de-France et de la région Hauts de France. Il représente une opportunité pour les entreprises locales qui pourront utiliser les plateformes multimodales connectées au canal, créant un lien avec l’économie locale », continue-t-il.

Le premier coup de pioche de la Société du Canal Seine Nord est attendu pour la fin de l’année. « Bureau Veritas a l’expérience de  chantiers linéaires, par exemple la LGV entre Tours et Bordeaux. Ce projet n’est pas commun notamment dans sa durée : on prévoit un chantier s’étalant sur 12 ans ! », détaille Étienne Drieu.

60 millions de m3 de terres déplacées

Ce canal n’est pas simplement un « tronçon de terrassements étanches ». Au programme de ces 106 kilomètres, entre autres, un « pont canal »,  6 écluses dont 5 de haute chute, plus de 60 rétablissements d’ouvrages d’art routiers et ferroviaires, près de 60 millions de m3 de terres déplacées, et aussi un bassin réservoir d’eau de 14 millions de mètres cube. « Dans les illustres références de ce type, il y a le canal du midi construit il y a plus de 300 ans par Pierre-Paul Riquet, rappelle Étienne Drieu. Ce sont des ouvrages qui vont durer dans le temps et qui sont techniquement passionnants et très particuliers. » Bureau Veritas dispose de l’ensemble des compétences pour assurer les missions de contrôle qui lui ont été confiées. La Coordination Sécurité et Protection de la Santé représente également un enjeu majeur : « Au-delà des risques liés à la construction, aux chutes de hauteur, aux risques liés à la présence de l’eau, il y a le sujet de l’élargissement des canaux existants », ajoute le directeur régional. Car pour ces portions, en marge du chantier, les péniches continueront de naviguer, imposant une prise en compte de la sécurité maximale. « Notre rôle sera alors de coordonner la sécurité des différentes entreprises intervenant sur le chantier », conclut Etienne Drieu.

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