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Formation : 4 choses qui vont changer avec la loi « avenir professionnel »

FORMATION : ce qui change avec la loi " Avenir professionnel "

3 fév. 2019 - 2 min

La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », promulguée en septembre 2018, réforme en profondeur la formation. Elle en bouscule le financement, mais aussi les modalités pratiques. Comment me former ? Combien cela va me coûter ? Qu’est-ce qui va changer ? Décryptage d’un univers en pleine révolution par les experts de Bureau Veritas.

Les formations QHSE (qualité, hygiène, sécurité et environnement), bien souvent premier budget formation des entreprises en France, vont bénéficier d’une modernisation avec la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». À une époque où les trajectoires professionnelles ne sont plus linéaires, cette loi est centrée sur les besoins de l’apprenant et affiche clairement son ambition de promouvoir l’employabilité et la mobilité de la population active.

CPF : l’apprenant est au cœur du dispositif

Pour un employé, fini le parcours du combattant pour faire financer une formation en-dehors de celles proposées par l’entreprise. Désormais, le CPF (Compte Personnel de Formation) est crédité en euros et non plus en heures : ainsi, chaque salarié dispose d’une somme à allouer librement à la formation de son choix, en fonction de son propre projet professionnel. 

À partir de l’automne 2019, il sera possible de mobiliser son budget de formation directement depuis une application mobile dédiée. A terme, l’utilisateur pourra donc sélectionner sa formation parmi plusieurs organismes certifiés, et bénéficier des notes et avis déposés par ceux qui l’ont déjà suivie ! Même principe qu’une appli VTC ou un comparateur d’assurances, c’est l’apprenant qui a la main. « A moins que la formation choisie n’ait lieu sur le temps de travail, l’employeur n’a plus tellement son mot à dire », explique Guillaume Laurent, responsable du développement des formations QHSE chez Bureau Veritas Exploitation. Les démarches de reconversion et de transition professionnelles devraient s’en trouver grandement encouragées.

Quel impact pour les formations QHSE ?

L’impact principal est une réduction prévisionnelle du budget de formation dans les entreprises, puisque désormais, ces formations QHSE ne seront plus prises en charge par les OPCO (Opérateurs de compétences ou ex-OPCA). « Nous avons anticipé cette évolution en ce début d’année en revoyant en profondeur le déroulé pédagogique de nos formations habilitations électriques, ce qui nous a conduit à réduire sensiblement la durée des formations (initiales et de recyclage) pour électriciens », explique Guillaume Laurent. Bureau Veritas travaille également à un format « adaptive learning », qui, grâce à l’intelligence artificielle, façonne les contenus pédagogiques en tenant compte des compétences et des besoins spécifiques de chaque apprenant.

Des compétences réutilisables et certifiées

Jusqu’ici, l’employeur définissait un plan de formation basé sur les compétences qu’il jugeait utiles pour ses collaborateurs – dont certaines très spécifiques à sa propre activité, par exemple, la maîtrise d’une documentation interne – et les faisait financer à travers les OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés). Désormais, les OPCA, devenus des OPCO (Opérateurs de compétences), ne financeront plus le plan de formation (devenu plan de développement des compétences) pour les entreprises de plus de 50 salariés. L’objectif est d’orienter les financements vers les formations qui favorisent l’employabilité tout au long de la vie professionnelle – et pas seulement la trajectoire au sein d’une entreprise donnée. « En favorisant l’acquisition de compétences plus universelles, la loi va aussi dans le sens de formations certifiantes », explique Guillaume Laurent. Mais les OPCO conserveront leur rôle d’accompagnement des entreprises dans leur stratégie d’acquisition de compétences.

De nouveaux lieux de formation : en ligne… et sur le terrain

En remplaçant la notion d’action de formation par celle de « processus pédagogique », la loi a opéré bien plus qu’un changement sémantique. Elle s’éloigne d’un cadre de référence où le présentiel était la norme pour s’ouvrir à de nouvelles modalités pédagogiques : il faut donc s’attendre à beaucoup plus d’e-learning, ‘blended learning’ (mix entre digital et présentiel), de MOOCs ou de réalité virtuelle dans les parcours de formation actuels et à venir. Pour autant, l’apprentissage ne se déconnecte pas de la pratique, bien au contraire. « L’action de formation en situation de travail (AFEST) a aussi été intégrée. Tuteur qui vous apprend le geste, ‘learning by doing’, retour d’expérience de l’apprenant… c’est une vraie révolution ! »

LES DATES-CLÉS

  • Cet automne, devrait être lancée l’appli CPF, initialement attendue en début d’année
  • Courant 2019 est attendue la publication par France Compétences (organisme créé en janvier 2019, chargé de la régulation de la formation professionnelle) du référentiel à destination des organismes de formation : ce texte précisera notamment ce qu’ils doivent mettre en place pour être certifiés et référencés auprès des OPCO et auprès des financeurs.

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